La vie. La vraie.
Non, mais regardez un peu tout ce qui arrive à Roland, et essayez ensuite d'imaginer ce que cela donne multiplié par le nombre exponentiel de personnages...Ne me dites pas que ça ne file pas le...
Par
le 10 avr. 2011
125 j'aime
74
Voilà. Ça fait une semaine que j'ai arrêté de regarder Plus Belle La Vie, PBLV pour les intimes. LA série française qui pourra peut être un jour concurrencer Les Feux de l'Amour dans le panthéon des séries à rallonge...
Cette critique (qui me fera perdre un nombre important d'abonnés) est un témoignage, une mise en garde, un avertissement, une dernière sommation.
Surtout, ne laissez jamais quiconque vous imposer, même en fond sonore, PBLV sur plusieurs soirées d'affilée. Pour expliciter mon propos, laissez moi vous conter ma terrible histoire.
La vie, IRL, réclame parfois de recourir à la colocation (si on souhaite manger autre chose que du riz, se doucher à l'eau froide, ou éviter d'envisager une carrière dans la prostitution pour couvrir les frais de son studio de 5,4 m² parisien).
Or, parmi ses colocataires, certain(e)s peuvent regarder PBLV.
Ne vous moquez pas, ces âmes esseulées méritent soutien et compréhension, aide si possible, pas sarcasmes et condescendance.
J'ai moi même protesté devant la dictature cathodique, mais en tant que représentant de la minorité absolue, j'ai abdiqué. Et j'ai fini par regarder.
D'abord par curiosité , un peu par dérision, pour tenter de comprendre le phénomène absolu de cette série improbable qui massacre consciencieusement mes souvenirs marseillais... Et puis, au bout de quelques semaines, j'ai fini par attraper le début d'une "intrigue" (un obscur trafic d'esclaves dans le port de Marseille si mes souvenirs sont bons... OMG i'm ashamed to remember that), la curiosité devient alors réelle, implacable.
Même si le scénario est aussi crédible qu'un Nazgul en tongues dansant les claquettes avec trois mammouths effectuant des figures de French Cancan en accompagnement, une obsession se met en place. Juste one more épisode. Juste pour savoir la suite.
Juste pour savoir si Rudy va se réconcilier avec Estelle, si Jawad va se sortir de son embrouille de trafic de clopes, savoir si Benoit va retrouver du boulot, si Thomas va se remettre avec son juge, si Roland va retrouver le tableau de son ancienne compagne, si Nahtan et son père vont se réconcilier, si Boher va pécho Samia...
Et les histoires s’enchaînent, linéaires et prévisibles dans leurs rebondissements délirants et leurs cliffanghers foireux. Une horloge biologique se met en place qui pousse instinctivement à zapper sur FR3 à 20h10. Si par malheur on n'a pas pu s'échapper d'une réunion importante avant l'heure fatidique, on lit fébrilement les résumés des épisodes sur les blogs belges (qui ont une semaine de diffusion d'avance, nantis privilégiés qu'ils sont !) avant de découvrir que Pluzz rediffuse tous les épisodes de la semaine ! Tu peux rentrer bourré de soirée et te réveiller à 14h du matin, enchaîner sur petit déjeuner en regardant l'épisode manqué la veille...
Au bout de plusieurs mois (Années ? Non, ce n'est pas vrai, je ne vous crois pas...), on assiste, impuissant, à une zombification de son encéphale, le filet de bave coulant sur sa chemise tandis qu'engoncé dans son canapé, on attend fébrilement le générique de PBLV.
On se méprise, on se déteste, on voudrait tellement résister, ne pas s'infliger ce supplice télévisuel, étrangement hypnotisant. Mais impossible de ne serait-ce qu'envisager l'éventualité d'un brusque sevrage. Rien que l'idée de perdre ces compagnons cathodiques "si proches de nous" nous retourne les tripes et nous fait frôler la syncope.
Et puis un jour, grand bouleversement dans sa vie (Au choix : déménagement, décès, rupture, abandon dans le désert Afhgan, choisissez). On arrête en se disant qu'on rattrapera son retard sur pluzz. Et puis le quotidien s'empare de soi et la vie retrouve une saveur oubliée à 20h10. On peut zapper entre les infos et les infos, réécouter son passage préféré de l'enlèvement au sérail sur un coup de tête (Aaaaah...), lire un chapitre avant de passer aux fourneaux...
Ça fait une semaine (mars 2011) que j'ai arrêté. Et ça ne me manque pas du tout. C'est presque effarant de constater à quel point ça ne manque pas. La vacuité de cette série ne m’apparaît que plus grande encore...
Alors oui, je mets 2, mais je note en connaissance de cause.
Plus belle la vie est une série toxique. Ne vous laissez pas contaminer.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Séries télévisées critiquées notées 2 et Avant, j'avais des colocs et une télé, maintenant j'ai du temps libre.
Créée
le 29 juin 2011
Critique lue 21.5K fois
586 j'aime
93 commentaires
D'autres avis sur Plus belle la vie
Non, mais regardez un peu tout ce qui arrive à Roland, et essayez ensuite d'imaginer ce que cela donne multiplié par le nombre exponentiel de personnages...Ne me dites pas que ça ne file pas le...
Par
le 10 avr. 2011
125 j'aime
74
"On est vraiment rien sans elle Qu'on soit noir ou blanc Si on tend la main pour elle La vie est plus belle" Il faut reconnaitre que la série est digne des paroles du générique. C'est à dire que le...
Par
le 9 août 2010
103 j'aime
20
"On se réunit avec les amis / Tous les vendredis, pour faire des snobisme-parties / Il y a du coca, on deteste ça / Et du camembert qu'on mange à la petite cuiller" - Extrait de "J'suis snob", de...
Par
le 20 juil. 2012
46 j'aime
30
Du même critique
Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...
Par
le 15 juin 2011
482 j'aime
81
Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...
Par
le 22 oct. 2013
426 j'aime
32
Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...
Par
le 17 juil. 2011
368 j'aime
57