J'espérais trop de cette série, la bande-annonce était tellement prometteuse, elle ouvrait avec "The Hammonds are the closest thing this country has to royalty", j'espérais qu'on parle de pouvoir, des 'narratives' des politiques, de genre dans les médias même (avec une journaliste qui essayait de faire avancer sa carrière en critiquant le mariage de l'ex-Première Dame Elaine Barrish qui était restée avec son mari infidèle qui ferait d'elle une "mauvaise féministe"). C'est une série sur Hillary Clinton (qui s'assume et qui s'affiche comme étant une série sur Hillary Clinton! et franchement, Hillary Clinton est la femme politique la plus intéressante de ces 20 dernières années aux US, tous sexes confondus), clairement le concept de départ était ambitieux, le casting était exceptionnel, Sigourney Weaver ET Ciaran Hinds (Rome, Mance Rayder dans Game of Thrones)! Mais quand la série commence... rien.
La série n'est même pas mauvaise, elle est médiocre. Les personnages ne connaissent aucune évolution réelle, ils finissent là où ils ont commencé, on ne voit rien du pouvoir ou de ses coulisses. Jouer à la politique fiction, et si Hillary Clinton avait quitté son mari après avoir perdu face à Barack Obama aux primaires de 2008, ça aurait pu faire un bon pitch. On y ajoute la dualité des deux fils, le trop parfait assistant de sa mère et Sebastian Stan qui s'installe dans la niche étonnamment spécifique du fils de l'homme puissant qui n'est pas à sa hauteur, gay et qui pleure esthétiquement (voir Kings, seulement une saison mais infiniment meilleure) (Sebastian Stan est effectivement très agréable à regarder quand il pleure et c'est un bon acteur, mais comme le reste du casting, le scénario ne lui offre que très peu d'occasions de montrer son talent). Leurs problèmes n'ont pas de conséquences vraiment durables, alors que soyons honnêtes, les histoires de politiques sont aussi basées sur les disgrâces, traversées du désert, bref les échecs.
Une fiction sur la politique doit avoir quelque chose à dire sur le pouvoir et sur les hommes, sur comment sont les hommes et ce qui les fait marcher (dans House of Cards, les hommes sont gouvernés par leurs désirs et c'est par là que Frank Underwood les manipule pour faire avancer son propre désir de pouvoir, dans Veep les gens sont stupides, et c'est drôle de les voir arriver si haut, etc.) Ici, les personnages ne sont rien d'autres que des traits de personnalité, des scandales et des secrets qui ne découlent pas de leur nature mais qu'on dirait jetés au hasard pour garder l'attention du spectateur.
La série n'a pas réussi à trouver une voix spécifique, dans un marché (les séries politiques) proche d'être saturé, ni les personnages, ni l'intrigue, ni le style (je ne me souviens d'aucune scène, d'aucun moment cinématographique) ne se distinguent vraiment. Political Animals n'était pas désagréable à regarder, on ne s'ennuie pas, mais sans plus.