Saison 1 (8/10) :
Les plus exigeants pourront toujours trouver que cette première saison tombe parfois dans la facilité, notamment niveau clichés et quant à une crédibilité parfois bien discutable. De plus, on a quelquefois cette gênante impression de racolage dans la mise en scène, ce qui ne fait évidemment jamais plaisir. Mais au fond, qu'importe? En effet, reprenant la plupart des qualités de "24 heures chrono", cette première saison est d'une indescriptible efficacité, s'appuyant notamment sur des scénarii souvent riches et pour le moins percutants.
De plus, la galerie de personnages est réjouissante et nous permet ainsi de toujours garder un intérêt certain pour l'ensemble, notamment concernant les relations souvent houleuses qu'entretiennent certains. Enfin, n'oublions pas la véritable héroïne ici : la prison. Cette dernière provoque d'emblée une sensation étouffante, d'autant qu'elle s'avère plutôt bien filmée, les quelques conventions habituelles apparaissant pour une fois réalistes et convaincantes. Au final, ce premier volet de "Prison Break" est, malgré ces défauts, une réussite remarquable, captivante de bout en bout grâce à une nervosité formidable, des situations hautement prenantes et un final follement haletant : sensations fortes assurées.
Saison 2 (6/10) :
Forcément, quant une série s'appelle « Prison Break » et que sa deuxième saison se passe intégralement à « l'extérieur », elle perd de son intérêt. C'est inévitablement le cas dans ce second volet infiniment moins captivant, mais au demeurant efficace. Le rythme est au rendez-vous et il se passe pas mal de choses, à l'image d'un « T-Bag » prenant encore plus d'importance pour notre plus grand plaisir, d'autant que Robert Knepper est une fois de plus délectable en tueur psychopathe et (presque) sans pitié, assurément l'un des meilleurs méchants de la télévision ces dernières années.
Pour le reste, nous sommes plutôt dans du classique, se regardant avec plaisir sans pour autant nous transcender. Le bilan est donc plutôt correct et je ne regrette d'ailleurs nullement d'avoir suivi les nouvelles aventures de Michael Scofield, mais il est incontestable qu'après une première saison de haute volée, nous redescendons à un niveau nettement plus « moyen ». À vous de voir...
Saison 3 (6/10) :
Si nous avons définitivement fait une croix sur l'espoir de retrouver le niveau qu'était celui de la première saison, il faut reconnaître que ce troisième volet est plutôt supérieur à son prédécesseur. Retour à la case prison, encore pire que celle « visitée » précédemment, des personnages assez violents et sans état d'âme... Paul T. Scheuring plante bien le décor, et si le début est un peu laborieux, à l'image d'un T-Bag beaucoup moins fascinant, celui-ci retrouve son rythme de croisière pour nous offrir un suspense des plus efficaces, avec bien sûr chantage, manipulation et surtout évasion au programme.
La formule est connue, mais reste convaincante, et c'est avec un certain plaisir que l'on voit anciens héros se mélanger à de nouvelles figures globalement plus antipathiques les unes que les autres (la belle et implacable tueuse Gretchen Morgan en tête). Ce n'est pas mémorable, et pourtant il y a de quoi être plutôt satisfait, à l'image d'un récit construit avec talent et intensité, même si les rebondissements improbables ont parfois tendance à se multiplier Le résultat est honnête, et c'est sans grande hésitation que nous suivrons la fin des aventures de Michael Scofield, conscient toutefois que ces dernières n'auraient pas pu durer éternellement.