Une pseudo-critique de Pseudo-critique

Ah PseudoLess…
Je l’aime vraiment bien ce type-là…
Tu sens que c’est le genre de joueur qui est dans le parfait entre-deux pour faire de la critique de jeu-vidéo comme moi je les aime.
Suffisamment absorbé par le média pour en avoir une réelle exploration mais en même temps suffisamment en dehors qui réussir à conserver dessus le recul nécessaire.
Suffisamment exigeant pour pinailler sur le moindre détail mais en même temps suffisamment cool pour aller chercher le plaisir que tout jeu essaye d’offrir.
Suffisamment conscient de la subjectivité de ses goûts pour bien prendre la peine de les rappeler à chaque vidéo mais en même temps suffisamment conscient de certaines réalités factuelles pour souligner les tendances actuelles du média.
Bref, l’ami PseudoLess est clairement le genre de bonhomme dont j’adore écouter l’avis.
Il a d’ailleurs le ton débonnaire de ces gars qui n’entendent pas se donner un genre ou te faire la leçon.
Ce mec, c’est juste un type qui aime bien jouer et qui sait t’en parler…

Alors forcément, une fois que j’ai affirmé ça, beaucoup pourraient me répliquer que c’est typiquement le genre de choses qu’on pourrait dire de tous critiques Youtube, tant ce genre d’arguments relève de la subjectivité de chacun… Et je ne saurais leur donner tort.
En conséquence je ne peux que vous inviter à aller juger sur pièce.
Allez voir par exemple comment PseudoLess a décidé de traiter le cas de ce jeu qui a fait l’évènement en novembre 2019, j’ai nommé « Red Dead Redemption II ».
Je me souviens encore de ces vidéos qui pullulaient de partout dès les jours suivants de la sortie de ce jeu, y compris venant de vidéastes amateurs qui n’avaient pu produire leur contenu qu’après seulement quelques heures passées dessus…
Eh bah de son côté, Pseudoless, lui, il a attendu mi-janvier pour sortir sa vidéo sur le sujet.
Parce qu’il est comme ça le Pseudoless. Il n’est pas le genre de gars qui va s’imposer une production régulière et fournie. Non le mec pond quand il veut (souvent une fois tous les un ou deux mois) sur ce qu’il veut (que le jeu ait défrayé la chronique ou non) et surtout à partir du moment où il estime qu’il a suffisamment poncé le titre dont il va parler.
Ainsi sa vidéo est sortie deux mois après toutes les autres, mais elle a mis d’accord tout le monde.

Cette vidéo sur « Red Dead Redemption II », c’est juste trois-quarts d’heure de dissection chirurgicale, avec un fil conducteur clair tout de suite dressé et autour duquel s’agglomèrent méthodiquement tous les points signifiants, du plus général au plus singulier.
Rien n’est jamais de trop. Pas de meme, de blague, de lourdeur… Le gars ne montre jamais sa trombine. Il nous montre juste du jeu. Et attention, pas n’importe quelle image random à la Julien Chièze. Non, à chaque fois, chaque image illustre parfaitement le propos qui est en train d’être développé…
C’est riche. Complet. Mais en même temps direct et efficace.
Si bien que, quand tu ressors de cette critique-là, tu n’as pas reçu l’avis du kéké lambda qui s’est laissé impressionner par le bruit du moteur lors d’un ou deux tours de circuit. Non : tu as l’avis du pilote et mécano qui a enchainé les kilomètres, ouvert le capot, comparé avec les autres modèles du genre…
…Et ce n’est pas un hasard si à la fin, la « Pseudo-critique » de « Red Dead Redemption II » fut l’une des rares à voir ce que tous n’acceptent de reconnaitre qu’aujourd’hui maintenant que la hype est passée : c’est-à-dire que ce jeu enchaine les mécaniques antiques en les justifiant derrière un verni de perfectionnisme qui au final n’en est pas.
C’est vu, montré et démontré.
Et que tu sois d’accord ou pas, la démonstration est là et au moins elle questionne vraiment l’œuvre dont il est question, arguments factuels à l’appui.

Et moi c’est aussi ça que j’aime chez lui.
Chaque critique est un vrai travail d’orfèvre ; un cheminement dense mais limpide à travers une œuvre.
Alors que les autres avis sont souvent des vidéos jetables une fois l'actualité passée – des vidéos souvent davantage prétexte à se mettre en avant soi plutôt que le jeu en lui-même – les critiques de PseudoLess sont quant-à-elle toujours intégralement consacrées au jeu et rien qu’au jeu ; avec un tel niveau de profondeur d’analyse qu’on peut d’ailleurs aisément se les voir et se les revoir à plusieurs jours ou mois d’intervalle.

Et si j’insiste autant sur les idées « d’analyse » et « d’arguments » c’est parce que – clairement – je trouve que c’est là que se fait toute la différence entre une « Pseudo-critique » et le reste de l’offre sur Youtube.
Comme je le disais plus haut c’est ce qui fait que – quand bien même on n’a pas ressenti le jeu de la même manière que lui – on a toujours un intérêt à le parcourir selon son regard à lui.
Chez moi, par exemple, ça a notamment été le cas quand il s’est mis à parler de la franchise « Yakuza ».
Parce que l’air de rien il nous en parle souvent de cette saga-fleuve l’ami PseudoLess ! Mais quand bien même je ne partage absolument pas le plaisir qu’il prend au jeu, j’en prends malgré tout à parcourir ses vidéos sur le sujet.
Et si j’y prends du plaisir c’est justement grâce à ces deux éléments indissociables de la critique que sont d’une part l’analyse et d’autre part l’argumentation.

D’ailleurs beaucoup semblent l’oublier sur YouTube (voire même sur SensCritique), mais l’essence-même d’une critique c’est cela : c’est un exercice dans lequel on ne pas se limite pas à un simple avis, c’est un exercice qui implique forcément une part d’analyse.
En cela les « Pseudo-critiques » de PseudoLess sont loin de mériter leur préfixe. Elles sont loin d’être des « pseudo » critiques. Bien au contraire.
Ce sont clairement pour moi des critiques pleines et entières…
…Animées d’un cœur et d’une raison, comme toutes les critiques devraient l’être.
Tout ce que j’aime donc dans l’exercice.
Des critiques proches de la perfection…

…Bah oui « proche ».
Parce qu’il y a une chose que je ne m’explique pas avec PseudoLess dans ses « Pseudo-critiques » : ce sont ses introductions.
Même si la chose s’est arrangée ces derniers temps, je trouve que ses introductions – des fois – c’est juste n’importe quoi.
Parfois il s’agit d’un coup de gueule en lien avec le jeu. Parfois il s’agit d’une mini-critique qui n’a rien à voir avant de se lancer dans le vif du sujet annoncé… En d’autres mots, la plupart du temps c’est…
…C’est difficilement compréhensible à vrai dire.

Et si je conçois qu’au fond ça reste un défaut mineur (il suffit de considérer que l’épisode commence sitôt le générique lancé), il n’empêche que c’est quand même un défaut bien con.
Non seulement on doit se coltiner un point de vue sur un jeu qu’on n’était pas venu chercher en lançant une vidéo, mais en plus – quand cet avis impromptu nous intéresse et qu’on veut le revoir – eh bien on galère pour le retrouver !
« Attends mais elle est où sa critique de "Sayonara Wild Hearts" je ne la retrouve plus… Ah mais oui suis-je bête ! Pour la revoir il faut que je clique sur sa vidéo intulée "Pseudo-critique : Ancestors – The Mankind Odyssey" ! Ha ha ! Mais bien sûr ! C’est si LOGIQUE ! »

Non mais franchement… Non quoi !
Ça a beau ne pas être systématique ça gâche clairement le taf fourni !
Moi je suis même persuadé qu’il y a beaucoup de gens qui sont passés à côté de ce type à cause de ça !
Tu viens pour mater une vidéo sur « Deadly Premonition » et à peine tu cliques que tu te retrouves avec un montage nerveux de deux minutes d’images issues du jeu indé « Everything » !
C’est long, obscur (surtout pour qui n’y a pas joué) et franchement pas très amusant. Bref, tout l’inverse de ce qui sera le contenu de la critique !
Moi je vois ça, je peux être tenté de me barrer. Franchement !

Si le gars veut faire des petites réactions sur des petits jeux auxquels il a joué, OK.
Mais dans ce cas qu’il le fasse au travers d’un format plus court et qu’il ne mélange pas tout et n’importe quoi !
Ce n’est certes pas mortel. Mais c’est quand même gonflant, voire frustrant.
Alors après c’est vrai que ça fait un an qu’il y va davantage mollo sur cet aspect-là. Et franchement tant mieux !
Tant mieux parce que ce PseudoLess mérite vraiment d’être connu.
C’est même presque ce qui a motivé la rédaction de cette présente critique.
Trop de fois j’ai fait référence à ce gars auprès de connaisseurs du jeu-vidéo et trop de fois on m’a répondu « Je connais pas. »
Il FAUT connaître PseudoLess.
Alors si vous aimez le jeu-vidéo, fermez donc cette page, et faites votre devoir…
…Votre manette vous dira merci.