Oui mais non

“Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir. Il faut encore le
pousser”
- Nietzsche

Il y a des fois où toute la beauté/complexité de l'histoire va vous transporter. Il y a des fois où les protagonistes seront tellement travaillés qu'ils vous tiendront en haleine jusqu'au bout. Il y a des fois où l'émotion de l'ensemble vous submergera. Ces points là sont ce qui fait que je vais aimer, ou non, une histoire.

La découverte

Au vu des nombreuses critiques j'attendais de Psycho-pass (PP) un grand cru. Amateur de science-fiction à mes heures je me laissais tenter. Au fil des épisodes l'histoire commence à m'intéresser. Mais je ne ressens pas l'envie inexplicable - que j'ai régulièrement - de voir un épisode de plus avant d'aller me coucher. En quelques jours j'empile néanmoins facilement l'intégralité de la saison 1.

L'histoire. Elle est bonne. Oui c'est vrai... ou plutôt correcte. Mais ne m'a pas non plus accrochée plus que ça. Il y a une certaine complexité dans le traitement de cette dystopie. Mais il m'a manqué un contexte. A la fin de cette saison je ne sais pas vraiment ce qui est arrivé au monde. Le Japon a fermé ses frontières et au moins une partie du monde vie dans la misère, c'est l'une des seule chose que l'on apprendra. Egalement je m'attendais à avoir une explication sur le fonctionnement du psycho pass mais on n'entrera jamais finalement dans les détails. Après une saison, vu le titre de l'anime, je m'attendais à rentrer un peu plus dans le sujet. Les infos qu'on nous donne rajoutent d'ailleurs à la confusion générale : Pourquoi fait-on de temps en temps référence au psycho pass par un système de couleur et d'autres fois par un niveau chiffré ?

Mais ce qui parait être une maladresse c'est surtout de n'avoir finalement pas (assez) montré la vie normale. Sybile le dit bien : pour la majorité des gens le système est idéal. Mais on s'attache finalement essentiellement à montrer toutes les failles du système. Et, a priori, si une petite vingtaine de personne à la sécurité publique arrive à gérer une ville de la taille de Tokyo (on est bien à Tokyo, non ?), on n'est vraiment pas loin d'un système parfait. Alors : système qui marche ou pas ?

Pour ce qui est des épisodes, PP se divise en deux parties (le premier épisode est à part) :
- les épisodes 2 à 12 ne présentent aucun intérêt, creux et vides. Mention spéciale à l'épisode 12 basé sur le développement d'un personnage figurant (même pas un rôle secondaire vu le peu de lignes de dialogues dans les autres épisodes)
- les épisodes 13 jusqu'à la fin. L'histoire est clairement plus détaillée, il se passe quelque chose et on a bien l'impression d'une avancée dans l'histoire.

On est donc mitigé sur l'histoire. La fin est de la même veine, et ne m'étant pas forcément passionnée plus que ça (l'anime n'a que 10 épisodes intéressants) je n'ai pas apprécié plus que ça. Pas vraiment de final en apothéose, pas de moment d'émotion particulier... une conclusion également ambiguë puisqu'elle reprend le premier épisode en ayant fait évoluer les personnages exactement aux mêmes postes que leurs prédécesseurs. Seule une phrase du dialogue change: léger impact du personnage sur le cycle perpétuel ? Ou le personnage a-t-il finalement été broyé par le système (pour moi c'est plutôt ça mais je suis un pessimiste) ?

Les personnages

Je l'ai dit en début de critique j'aime les personnages bien construits, intéressants. Malheureusement c'est le gros point faible de l'anime, il ne prends pas le temps d'en parler. Même les trois personnages principaux (Tsunamori, Kogami et Makishima) n'ont pas droit à un flash back sur leur passé. Ou alors très rapide (Kogami, 10 secondes). On ne sait pas bien d'où ils débarquent. Il y a des bribes d'histoires qui arrivent de temps en temps mais j'en attends plus.
D'autant plus qu'on aurait aimé voir tout ça à la place des épisodes inintéressants de la première partie.

Je suis cependant un peu mauvaise langue puisque l'épisode 12 est consacré entièrement au passé de Yayoi. Mais pourquoi elle ? Ce personnage ne sert à rien. Tout comme Kagari d'ailleurs.
Même les nombreuses morts, parfois de personnages secondaires importants, ne m'ont pas ému du tout. Le manque d'attachement est total.

Ne parlons même pas de certains personnages qui sont simplement des mauvaises blagues : le profiler qui aide Tsunamori et Kogami est en fait devin. J'ai trouvé d'ailleurs très mal amené le passage où il aide Kogami à retrouver Makishima.

Il y a malheureusement pas mal de petites histoires ou détails qui sont bâclés de cette manière et qui fait perdre de son intérêt à la série (enquête qui se résolvent trop vite, police incapable d'arrêter une personne seule dans un bar...).

Je ne reviendrai pas en détails sur les nombreuses citations. Elles n'apportent rien à l'histoire et n'appellent nullement à la moindre réflexion.

Un espoir ?

Au final PP se termine non sans nous avoir fait miroiter un scénario qui aurait pu être intéressant mais qui n'a finalement jamais décollé. Manque de budget ou simple plantage ?

La saison 2 change-t-elle la donne ? Je ne le saurai jamais car je m'arrête là pour Psycho pass.