Meilleur que ton animé préféré

Bon normalement j'étais censé faire ma critique sur Puella Magi Madoka Magica, mais j'ai rien à dire dessus, tout à déjà été dit; donc à la place je vous propose de suivre ce documentaire sur l'équipe suédoise de tennis de table aux championnats du monde 1989 (sous-titré en anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=dJqYv_SFxzE

Non? Ca vous intéresse pas? Ah merde... bon on va essayer quand même alors.

Autant mettre les points sur les horloges au milieu du village tout de suite : j'aime cet animé au delà du raisonnable. La première fois que je l'ai vu (c'était pendant mes études), j'ai été littéralement incapable de réviser pendant 2 jours, le temps de me remettre de cette claque intergalactique. Vous comprendrez donc que mon avis n'est pas des plus objectifs et excuserez mon enthousiasme par moments. Pourtant c'était pas gagné au départ : vu le nom et la gueule de la couverture, il a vraiment fallu qu'on me le conseille en me le présentant un peu pour que j'y jette un oeil. De même que le character design qui n'est pas réellement mon style : les petites filles aux cheveux multicolores avec des yeux qui couvrent la moitié du visage caractéristiques du style moe, c'est suffisant pour me rebuter d'habitude.

Mais Madoka... bordel... comment faire pour décrire le tourbillon d'émotions que ce truc m'a fait et me fait toujours traverser au bout du 3ème visionnage? Par où commencer? Pour résumer, on pourrait dire que Madoka est avant tout la descente aux enfers progressive de personnages jeunes et naïfs, qui ne veulent que répandre le bien autour d'eux, protéger leurs proches, se rendre utiles, mais qui voyant petit à petit leurs espoirs et leurs désirs être réduits en poussière finiront par perdre le tête (bon ok c'est plus drôle cette blague...). Car oui vu sous cet angle, on peut dire que les personnages sont tout ce qu'il y a de plus cliché : la petite fille innocente qui a aucune confiance en elle et qui aimerait recevoir des lettres d'amour, celle qui sous ses airs de garçon manqué a un grand coeur et ferait n'importe quoi pour aider son ami d'enfance qui est cloué au lit, ou encore la traditionnelle emo mystérieuse, qui parle sans émotion comme si elle avait déjà tout vu, trop dark... Mais c'est là qu'est tout le génie : finalement les personnages ne sont au départ que des adolescentes normales, avec des préoccupations et des désirs normaux pour leur âge, ce qui est intéressant ce n'est pas tant ces persos en elles-mêmes que leur évolution, les choix qu'elles feront ainsi que leur sort. Je ne développerai pas ici la métaphore du passage à l'âge adulte, un autre critique s'en est déjà très bien chargé.

Si les character design ne sont pas forcément à mon goût comme je l'ai dit, les décors eux sont tout juste à couper le souffle : les arrière-plans urbains, les mondes de sorcière,l'église du père de Kyoko... On est constamment baignés dans une ambiance surréaliste tantôt colorée, tantôt sombre et inquiétante, mais toujours magnifique. Et beaucoup de choses nous échappent au premier visionnage : les sols en damiers? Les chaises qui traînent un peu partout? Les escaliers? Les vitraux dans l'église? Les peluches dans la chambre de Madoka? Les jeux d'ombres? Le positionnement des personnages dans un plan? Tout, absolument TOUT a un sens, rien n'est laissé au hasard, tout est fait pour être en lien avec le destin ou la psychologie des personnages, et ainsi chaque scène devient une sorte de tableau qu'on peut s'amuser à analyser au 2ème visionnage, comme si les auteurs communiquaient avec nous si on est assez malins pour saisir les sens cachés derrière chaque élément à première vue anodin, et aussi si on a rien d'autre à foutre que de mettre pause à chaque plan pour essayer de tout relevé (OUI, j'ai fait ça).

Et puis enfin, que dire de cette OST? Désolé Kaiba, désolé Tatami Galaxy, désolé Wolf's Rain, désolé Samurai Champloo; mais Madoka c'est une 50aines de chansons plus belles les unes que les autres : tristes, mélancoliques, épiques, inquiétantes, elles savent sublimer chaque instant et le rendre inoubliable. Je pense qu'il ne serait pas exagéré de dire que Madoka sans une OST aussi grandiose serait simplement un bon animé.

Pour conclure j'aimerais répondre à quelques critiques qui sont couramment faites à Madoka :

-"Le début est trop niais, la vraie histoire met trop de temps à se mettre en place" : Si t'es pas capable de saisir la subilité dans le développement des personnages dès le début, que cette ambiance étrangement sombre pour un animé de Magical Girls ainsi que le mystère autour d'Homura et de son lien avec Madoka ou encore la mort de Mami dans l'épisode 3 ne suffisent pas à te convaincre que cet animé n'a rien de niais et ne te donnent pas envie de continuer, c'est de ta faute à toi et pas la sienne.
-"Finalement c'est une histoire de magical girls normale" : oui enfin il s'agit quand même d'aliens qui arrachent l'âme de jeunes filles pour en faire des zombies, les forçant à se battre jusqu'à la mort ou encore jusqu'à-ce qu'elles sombrent dans le désespoir afin de pouvoir récolter de l'énergie. Ca va encore quand même...

Bref Madoka c'est une tragédie qui amène à la réflexion sur le bien et le mal et les conséquences des désirs et des choix, Madoka c'est une ambiance visuelle et sonore incroyable, nan franchement vous voulez quoi de plus? Une fin satisfaisante? Ah...