Très provocante pour la fin des années 90, avec ce bon vieux cynisme anglais, Queer as Folk détone un peu plus aujourd’hui, notamment par son format un peu bancal. Les épisodes s’enchaîne sans trop de lien et on a du mal à voir évoluer les personnages. La représentation du milieu gay et urbain et leurs relations superficielles et décomplexées paraissent aujourd’hui caricaturales. Mort, amour, mariage n’ont l’air d’avoir que peu de prises sur le groupe, très autocentré. Pour une série des années 90, la question du SIDA est étrangement ignorée. Heureusement il y a l’autodérision à l’anglaise pour contrebalancer un peu ça, et un rythme soutenu constant tout au long de la série. Dans leur vie, pas de pause, pas d’ennui.
Il n’empêche qu’on ressent de la sympathie pour ce trio qui oscille toujours inconséquence excessive et volonté de se rester inclus dans un monde trop conformiste ; en particulier Stuart qui ne veut aucune responsabilité mais souhaite quand même être au centre de tout (et en devient une vraie tête à claques).
Une série qui a vieilli et a eu du mal à explorer ces thèmes sur un format si court, mais qui reste à découvrir. Surtout si vous aussi êtes curieux des débuts d’Aidan Gillen et Charlie Hunnam. Mon personnage favori reste l’excentrique et généreuse Hazel.