Dans le magnifique écrin de décors luxuriants, immaculés, javellisés où la moindre pièce fait plusieurs hectares, chaque élément rangé par une personne névrotique, dans le foisonnement des costumes aux couleurs pétantes, un petit salopiot à graffité un scénario incohérent.
A ce niveau c’est du vandalisme.
Toutes les équipes techniques de décorateurs, costumiers, éclairagistes, etc. se sortent les trippes, aidé par un casting impeccable qui s’échine à rendre crédible leur ligne de dialogues inconstants, à jouer des scènes sans aucun sens.
D’emblée, on peut faire l’impasse de la psycho de Ratched qui dans le film, je n’ai pas lu le livre, était juste psychorigide à vouloir appliquer le règlement un peu trop à la lettre, avec un manque flagrant d’empathie, mais pas une psychopathe qui dégomme des gens à la douzaine dans l’allégresse. Ceci dit, même avec un grand respect du personnage, le projet était aussi vain, vu que personne n’avait besoin de connaître les jeunes heures de cette infirmière, le film se suffisant à lui-même. La Ratched du film s'avère être juste le parangon de l’institution contre des personnes en conflit avec elle (l’institution pas les infirmières).
Mais au pire admettons.
Là, la série souffre juste d’une super mauvaise écriture trop appuyée pour que le dernier des cancres puissent comprendre que cette version de l’infirmière, elle est sacrément méchante, oh, la la la, souligné par une musique qui s’emporte dans les moments de tension pour tirer de leur torpeur les spectateurs abasourdis dans des scènes d’expositions trop longuettes, sans compter les penchants vers un voyeurisme pas super subtil de scènes de sexe, de cruautés, de gore.
Aucun de thème lié à cette époque de la psychiatrie, de la perception foireuse de l’homosexualité n’est traité, hormis pour en faire un effet de manche à base de sadisme, d’éléments de torture-porn.
C’est bien dommage, il y avait de la matière pour des saisons entières, avec juste un peu de parcimonie.
Il en faut des tonnes de circonstances pas super crédibles pour juste dans le premier épisode pour la mère Ratched pour obtenir le poste, elle tombe comme par hasard sur une infirmière adultérine qu’elle a tôt fait de faire chanter, elle doit dans la foulée se déguiser en infirmière et devant le gouverneur qui justement passait là, sauver un patient qu’elle a dû au préalable empoisonner, mais quand on découvre son stratagème, c’est pas grave car elle a poussé au suicide un autre patient et dont elle se débarrasse du cadavre car c’est bien connu il existe un crématorium dans chaque institut psychiatrique. Rien que ça en une journée !
Et le tout, sans aucune conséquence, pas trop de questions, tout va bien.
Sur cette base, ce n’est pas évident de s’intéresser à la suite de l’histoire.
Ensuite de manière super appuyée, elle va carrément soustraire, sans qu’on lui pose non plus de questions, le témoin d’un quadruple homicides pour pratiquer tranquille le chat, une lobotomie sur sa personne et elle ramène en version légume. Tout va bien, personne s’inquiète, les policiers arrêtent soudainement leur enquête.
Je ne vais pas faire la liste exhaustive des énormes incohérences, il en existe dix par épisodes au moins.
Mais sinon, c’est joli.