The End ? Like smeg it is !
A l'époque où la chaîne câblée GameOne n'était pas Naruto TV et avait des présentateurs charismatiques (notamment dans l'émission Level One), elle affichait une deuxième partie de soirée intrigante, dont une drôle de série de science-fiction.
Dans un futur pas si proche, le vaisseau minier en mission depuis Jupiter, le Red Dwarf, est terrassé par une fuite radioactive, transformant l'ensemble de l'équipage en tas de cendres. Tous ? Non ! Car un survivant de la race humaine, émergeant de la chambre de stase, résiste encore à la terrible menace qui l'entoure. Si bien que les radiations sont devenues supportables... trois millions d'années après l'incident.
Seul rescapé sur cent soixante-neuf, David Lister, le plus bas gradé de son ancienne équipe, se réveille au beau milieu d'une carlingue vide de tout être humain, ou presque. Holly, l'intelligence artificielle, lui a ramené un individu sous forme d'hologramme, sensé apporter un équilibre psychologique. Sauf qu'il s'agit de l'incarnation de la lâcheté et de la suffisance même : Arnold J. Rimmer, son ancien supérieur.
Un cocktail de huit saisons (avant la reprise en 2009), distillé en six-sept épisodes résumant la vie du dernier humain encore en vie, au beau milieu de nulle part : un clochard de l'espace, amateur de nourriture épicée, de films de série B et doté d'un accent à couper à la tronçonneuse. Les vannes fusent entre Lister et Rimmer, véritable vedette de la série, qui se manifeste par son verbe pédant, sa dévotion à Napoléon ou encore son incompétence à faire quoi que ce soit (son statut d'hologramme n'arrangeant rien). Outre Holly, une version sénile de HAL 9000, figurent Cat, un humanoïde descendant du chat de Lister, au charisme magnétique, et Kryten, un majordome androïde au visage d'un personnage de jeu vidéo aux débuts de la 3D, penchant maniaque du ménage.
L'habileté des scénaristes à conserver l'aspect science-fiction cohérent (robots, hologrammes, vaisseaux spatiaux, planètes) tout en alignant des répliques qui tuent fait mouche. Impossible de rester de marbre, à condition de regarder la série en version originale, face à cette bande de "smegheads", destinés à faire échouer le navire, même au beau milieu des étoiles. Les saisons les plus hilarantes vont de la troisième à la cinquième, avec les voyages dans le temps, les aliens (le polymorphe !), le programme de réalité virtuelle. Les saisons sept et huit perdent un peu de leur saveur, suite au départ d'un des deux créateurs, Rob Grant : l'introduction d'une femme dans l'équipe, Christine Kochanski, a quasiment asphyxié le quatuor de base (Kryten penche dans la caricature, Cat s'efface, le fantasme de Lister devient monotone et Rimmer disparaît pour quelques épisodes) ; la huitième saison remet quelque peu l'humour dans le contexte, avec le retour de l'équipage du Red Dwarf.
Malgré quelques fausses notes, cette série fait partie des réussites outre-Manche à regarder absolument pour tout fan d'humour absurde, quoique teinté d'une certaine cohérence. L'ensemble a du mordant et mérite toute son attention !
"Smoke me a kipper, I'll be back for breakfast."