Akame Ga Kill est pour le moins ... surprenant.
Il faut avouer que lorsqu'on regarde l'image de présentation, et que finalement on décide de lancer le premier épisode, on ne s'attend pas vraiment à voir un manga sans scrupules, impitoyable avec ses personnages ; mais plutôt un shônen gentillet et manichéen, où des filles légèrement vêtues se foutent sur la gueule à coups d'armes magiques.
Et résultat, Akame Ga Kill est bel et bien un shônen gentillet et manichéen, mais c'est aussi, et surtout, une putain de boucherie, où les héros en prennent carrément pour leur grade.
Alors certes, c'est surprenant, et lorsque le premier épisode aux allures sympathiques, vire au massacre bien sanguinaire, on reste le cul collé à la chaise, et, la bouche grande ouverte de stupéfaction. Mais, passé l'étonnement du début, l'animé apparaît bien vite prévisible et ennuyeux.
Akame ne manque pourtant pas de qualités, les combats sont dans l'ensemble plutôt agréables, le design est joli, l'humour est kitsch mais efficace, les musiques sont cools, et on a même le droit à un peu de boobs !
Cela aurait pu faire un très bon petit shônen détente, style Magi ou même fairy Tail. Un truc pas prise de tête, que tu mates le soir pour t'endormir.
Le problème, c'est qu'il pète littéralement plus haut que son cul. Faire mourir ses personnages, c'est bien ; encore faut-il savoir le faire. Quand on ne sait pas faire du Game Of Thrones, on ne fait pas du Game Of Thrones. Ici les morts sont grossières, et, arrivent aussi subtilement qu'un éléphant qui se ramène un dimanche matin à la messe.
En outre, l'effet dramatique recherché est complètement raté, et ridicule ; la faute à des personnages creux, pas du tout taillés pour ce genre de registre.
Le résultat est affligeant, des morts mal-amenées et sans impact, embourbées dans un pathos dégoulinant qui frôle presque le troll.
Je prends un exemple : la mort de la meuf à lunette.
Durant les premiers épisodes, elle se cantonne à un rôle de personnage secondaire, sans grande importance. Mais d'un coup, dès le début d'un épisode, on se tape des flashbacks sur sa vie, son passé, ce qu'elle ressent, et tout le tralala.
Et comme par hasard, s'engage au même moment un combat contre un redoutable adversaire. Le premier épisode passé, on a compris qu'il y aurait du sang. Aussi, sa mort est-elle prévisible, et n'a aucun impact sur le spectateur ; on vient de la découvrir, comment voulez-vous qu'on se soit attaché à elle !
Quant au scénario, c'est le même de degré de naïveté et de manichéisme qu'un épisode de Power Rangers.
Au final, c'est dommage, on aurait pu avoir un bon petit shônen, avec une relation marrante entre Tatsumi et Esdeath, et, on se retrouve avec un animé un peu moisi et pauvre, pas raté pour autant, mais qui s'aventure clairement sur des terrains qu'il ne maîtrise pas.
Dommage.