Une série française située dans l'univers du journalisme, même avec une quinzaine d'années de retard ("Reporters" était passée relativement inaperçue à l'époque), je ne pouvais pas passer à côté...
On reconnaît les bases de l'écriture Canal+, qui fera le succès de hits comme "Engrenages", "Le bureau des légendes", "Baron Noir"..., mais "Reporters" reste quand même trop loin de ce niveau pour passionner complètement.
Plusieurs parti-pris malvenus viennent plomber quelque peu cette première saison, à commencer par le choix de pays fictifs : on comprend les raisons "diplomatiques", mais dans une série sur le journalisme, ça ne pardonne pas...
Par ailleurs, chaque épisode consacre un arc narratif au chroniqueur "faits divers et société", incarné par Patrick Bouchitey, arc qui se limite à 4 ou 5 scènes elliptiques, s'achevant de manière à la fois confuse et abrupte, de sorte que j'ai cru plusieurs fois que son enquête se poursuivrait dans le prochain épisode (et non, en fait, on passe à autre chose!).
Visiblement, les scénaristes ont cherché à rectifier le trait dans la seconde moitié de saison, mais la structure des premiers épisodes apparaît clairement bancale.
Le composition du casting pose également question : si Bouchitey se montre à son avantage, de même que Didier Bezace, Christine Boisson et la plupart des rôles secondaires (Elodie Navarre, Jerôme Bertin, Robert Plagnol...), les premiers rôles m'ont laissé sceptique.
Ainsi, Jérôme Robart, sourire de tombeur en bandoulière, apparaît agaçant voire antipathique dans la peau d'un reporter avide de scoop, tandis qu'Aïssatou Diop manque cruellement de charisme en jeune stagiaire ambitieuse (d'ailleurs sa carrière ne décollera pas).
Reste le cas Anne Coesens : indéniablement une bonne comédienne, mais à titre personnel je reste totalement insensible à son charme supposé.
Globalement, "Reporters" constitue une bonne série française, qui m'aurait sans doute davantage captivé au moment de sa diffusion, d'autant que l'intrigue s'appuie sur des éléments d'actualité (la libération de Florence Aubenas, par exemple).
La série produite par Hervé Chabalier met bien en évidence les problématiques contemporaines du journalisme (éthique, liens avec le monde politique, difficultés économiques de la presse écrite...), mais manque un peu de punch sur le plan du divertissement.
J'hésite encore à me lancer dans la deuxième (et ultime) saison.