Une série suédoise qui a le mérite de proposer quelques bonnes idées, mais dont les auteurs s'échinent hélas à les gâcher presque systématiquement.
C'est le cadre de la plate-forme pétrolière qui m'a attiré dans les filets de "Rig 45", et force est de constater qu'il s'agit d'un leurre, les producteurs n'ayant pas les moyens de leurs ambitions.
Par conséquent, on se retrouve avec une atmosphère de huis-clos, mais les spécificités relatives à la plate-forme sont rares, et surtout l'immersion se révèle faiblarde : très peu de séquences en extérieur, des décors peu variés, toujours le même plan de coupe de la plateforme vue de loin...
Il apparaît très clairement que personne n'a quitté les studios suédois lors du tournage.
Reste donc un énième thriller à la mécanique narrative de type slasher / whodunit, puisque les employés meurent les uns après les autres.
Heureusement, "Rig 45" bénéficie de quelques atouts par rapport à la concurrence, à commencer par son format 6 fois 45 minutes, qui garantit un bon rythme et un investissement en temps raisonnable. On soulignera aussi quelques bonnes idées scénaristiques, à commencer par un twist gonflé en fin d'épisode 2.
L'interprétation s'avère également correcte, autour du trio David Dencik - Sören Malling - Gary Lewis, auquel on peut ajouter le beau gosse Jakob Oftebro. En revanche, le casting féminin brille par sa laideur : désolé de le dire, mais c'est un festival, comme s'ils avaient voulu casser le cliché de la belle suédoise.
On déplorera en outre un certain nombre d'incohérences dans le comportement de nos survivants, ainsi qu'une tendance trop marquée à répéter des scènes similaires (à base de "cache-cache" dans les couloirs) lors de chaque épisode.
Quant à la fin assez étrange, elle "oblige" le spectateur à suivre la saison 2, à vous de voir si c'est un avantage ou un inconvénient.
Pour conclure, "Rig 45" reste un thriller rythmé et un minimum divertissant, mais qui souffre cruellement de son déficit d'originalité et de son manque de moyens.
Peut-être la seconde saison viendra-t-elle relever le niveau de l'ensemble? Mais ce sera sans moi.