Rik Mayall Presents
Rik Mayall Presents

Série (1993)

Rik Mayall est une personnalité établie du petit écran. En 1993 la dernière saison de The New Statesman clôt une aventure à la réception triomphale et la 1ère pièce de Bottom tourne à guichets fermés. Figure populaire et appréciée du grand public Rik est surtout connu pour son interprétation hystérique et burlesque. The New Statesman lui a déjà permis de montrer une autre facette plus calme, un comédien nuancé et charmeur. Rik Mayall Presents est un cadeau de la chaîne ITV supervisé par un ami rencontré à la fac Nick Hamm. 6 moyens métrages (55 minutes) sont ainsi diffusés sur deux saisons. Les thèmes oscillent entre le drame et la comédie romantique. Tous sont réussis et trois sortent du lot : Micky Love, Briefest Encounter et The Dirty Old Town. Pour chaque numéro le casting est renouvelé, on y retrouve les jeunes Helena Bonham Carter, Frances Barber, Alan Cumming et Peter Capaldi. Bien écrit, chaque épisode explore avec intelligence une intrigue resserrée autour de 2 personnages forts. Loin d’être une manne cherchant à rentabiliser sur la popularité du comédien Rik Mayall Presents est une collection de grande qualité. Rik Mayall obtient en 1993 le British Comedy Award du meilleur acteur malgré son absence de la liste des nommés, face à cette injustice les votants décident de glisser un bulletin « non-officiel » au nom de Mayall.


Dancing Queen : Enterrement de vie de garçon pour Neil (Rik). Assommé par un mélange alcool/médicament il se réveille dans un train destination inconnue. Le jour de son mariage il se retrouve sans argent et sans pantalon au côté de la strip-teaseuse Pandora (Helena Bonham Carter). Une pointe de comédie pour cette romance sur deux personnes perdus en bord de mer. Discussions autour du mariage, couché de soleil et gouaille pour un duo Mayall/Carter évident. Nimbé d’une douce lumière Dancing Queen est un agréable moment The Big One : Lewis Fox (Rik) mène une vie de mensonge. Depuis un jardin avec piscine en Californie il nous compte la folle histoire d’un mensonge qui l’a conduit à cette nouvelle vie d’homme riche. Lewis utilise le nom d’un homme disparu en mer pour séduire une femme. La veuve (Phyllis Logan) fait irruption dans sa vie, sur fond d’assurance vie et de dettes. Clair de lune : Toby (Rik) est un père célibataire, chauffeur de taxi la nuit et étudiant en droit le jour. Un soir il ramène une femme (Serena Scott Thomas) furieuse et en larme. Le lendemain il emmène sa fille fêter son anniversaire. Sur le chemin Toby tombe à nouveau sur la mystérieuse cliente de la veille. Sa fille l’a prend pour une princesse mais c’est bien un cauchemar qui commence. La performance la plus déroutante de Rik Mayall, tendre et doux en père attentionné et dépassé.


Dirty Old Town : Vic Leigh (Brian McCardie) est un scénariste sur le point de rencontrer un producteur (Sean McGinley). Vic et Raymond (Rik), un SDF, sont renversés par le taxi du producteur, le sac contenant le script atterri au côté de Raymond. Pris pour l’auteur il est embarqué dans un malentendu qui le dépasse. Le but de Dirty Old Town n’est pas de savoir quand la supercherie sera mis au jour mais de suivre un homme brisé faire face à cette imposture et son refus d’y participer. Raymond est un personnage complexe torturé par son honnêteté. Briefest Encounter : Greg (Rik Mayall) un pique-assiette s’infiltre dans une soirée où il séduit Siobhan (Amanda Donohoe). Ils rentrent chez elle, il est séduisant, elle est magnifique. Une nuit de rêve est sur le point de commencer. Un élément anodin déclenche une spirale de violence entre deux individus suspicieux coincés dans un appartement baroque. Tension, violence et folie émaillent l’épisode le plus sombre et dérangeant. Ils perdent raison dominés par la peur, le final est glaçant. Très bien écrit et réalisé ce huis-clos a des allures de nouvelle gothique. Micky Love : La plus grande réussite ! Micky Love (Rik) est un présentateur vedette, une valeur sûre de la chaîne. Une fausse rumeur et sa paranoïa l’entraîne dans une suite de coup bas jusqu’à la terrible chute. Une grande performance pour Rik. Son Micky Love navigue entre alcoolisme, souffrance et désillusion. Un Micky aussi effrayant qu’émouvant pour une histoire cruelle.


Retrouvez sur mon blog une rétrospective et un hommage et portrait de Rik Mayall, un artiste généreux et génie comique : https://dismoimedia.com/2016/06/19/rik-mayall-hommage-a-lartiste-genereux-et-genie-comique/

AmMy
6
Écrit par

Créée

le 11 sept. 2016

Critique lue 195 fois

AmMy

Écrit par

Critique lue 195 fois

Du même critique

Extras
AmMy
9

Une drôle et terrible chute par le maître de la satire

Andy Millman (Ricky Gervais) et son amie Maggie Jacobs (Ashley Jensen) enchaînent les figurations et espèrent follement décrocher au culot une ou deux lignes de dialogue. Andy a lâché son boulot pour...

Par

le 1 mai 2016

6 j'aime

1

The New Statesman
AmMy
8

La grande et féroce satire taillée pour Rik Mayall

Alan B’Stard (A prononcer « be-stard », rien à voir avec l’insulte « bastard », RIEN) est un tory, un pur, le plus extrême des parlementaires ayant la plus large majorité. Il est beau, jeune,...

Par

le 16 juin 2016

5 j'aime

11

The Young Ones
AmMy
8

La révolution est en marche

The Young Ones c’est le joyeux bordel de quatre colocataires qui n’ont rien, mais alors rien, en commun. Sauf leur amour pour Cliff Richard. Éternels étudiants sans grande ambition, ils semblent...

Par

le 19 mai 2016

4 j'aime

2