Côté documentaire pas si bien documenté (on en parle, du mariage de Caligula à la façon moderne ?),
Sans doute des simplifications qu'on pourrait accepter dans le cadre d'une pure fiction, mais
Même en tant qu'objet fictionnel, ça n'a pas grand chose à présenter : des gens qui arrivent dans un couloir (souvent au ralenti ; ah les gens savaient prendre le temps, avant, surtout pour marcher dans un couloir !) Caligula contrarié à son bureau, des gens qui se mélangent à poil.
Voilà.
Utile seulement si vous avez des soucis à mémoriser l'histoire romaine, parce que ça fixe quelques images sur des données abstraites ; et encore, méfiez-vous des distorsions et vérifiez tout ailleurs.
Après visionnage de la saison sur Jules César, c'est pire que ce que je croyais.
Du côté historique :
- détails quotidiens (la lecture silencieuse n'existait pas, les lecteurs murmuraient ; et c'est pas dans la main qu'on attache in crucifié, c'est dans le poignet, sinon, tout s'arrache et le gars tombe) ;
- vestimentaires (les coiffures des femmes ??) ;
- protocolaires (mariage -- déjà dit pour Caligula) ;
- faits historiques (César contre Spartacus ?? La guerre civile qui démarre sans le problème du gouvernement prolongé de César sur la Gaule ?)
- personnages qui disparaissent (c'est chaud de raconter la vie de César sans mentionner Cicéron ou Caton ; je n'évoque même pas Marius ou Sylla, ou la forte opposition entre les deux camps politiques)
- d'accord c'est un guerrier exceptionnel, mais c'est aussi un auteur. Apparemment, osef. Déjà qu'on voit à peine l'homme politique...
En revanche, les « spécialistes » ont l'air extatiques.
Pour ce qui est des reconstitutions, mêmes problèmes que chez Caligula : des gars qui marchent au ralenti de face dans un couloir, des gens qui batifolent, des combats. Certaines scènes m'ont semblées jouées avec la finesse de la classe de CM2 à la kermesse de Pimpol-les-oies (sans offense, les CM2 ; vous, vous n'étiez pas dirigés par un pro).
Moi, au fond, que ça ne soit pas fignolé, ça ne me dérange pas. Une relecture, une interprétation, soit. Une fictionnalisation de la matière historique, pourquoi pas : sans être très fan du procédé, si ça sert à étayer un propos, ça se justifie à peu près. L'ennui, c'est qu'ici nous avons des « spécialistes » qui peuvent donner à croire que tout cela est fiable, et qu'on pourrait le citer dans un exposé pour le cours de latin de Mâme Michu ou le cours d'histoire de Msieur Dupapier. Et c'est absolument faux. C'est surtout sensationnaliste : Agrippine, quelle chaudière, elle a sauté sur son frère Caligula par ambition politique ! Non ? Non ! C'est bien avant qu'il sache qu'il aurait accès au trône, vers ses 16 ans, que le futur empereur a entrepris des relations charnelles avec sa petite sœur de 12 ans. Si cette série cherche à définir qui était vraiment Caligula, cette modification change la perception qu'on a de lui. Mais ce n'est manifestement pas ce qu'elle cherche.
Un autre exemple : Faustina, dans la série, est assassinée par son époux Marcus Aurelius. C'est beaucoup plus sensationnaliste que l'accident qu'elle a vécu, mais ça modifie profondément l'ethos de l'empereur Marcus Aurelius, philosophe et seul homme à rester patient et bienveillant envers le brutal Commodus.