Jules César a levé la romaine armée
Une série historique a tout pour plaire aux mordus d'histoires anciennes, mais a également tout pour déplaire à ceux qui ne le sont pas : soit elle est réalisée à la perfection et ne met pas l'accent sur l'histoire mais plutôt sur ceux qui l'ont bâtie, soit elle raconte l'histoire de façon linéaire (style documentaire) et ne nous permet pas de nous identifier ni même de nous attacher aux grands personnages qui l'ont façonnée.
"Rome" est à classer dans la première catégorie. La part de l'histoire qui nous est contée ici est celle de la Rome Antique, du sacre de Jules César au suicide de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle n'est en réalité pas racontée mais plutôt vécue, vécue par deux soldats de la 13e légion ayant combattu sous César et survivant aux guerres en places. Ce qui donne son intérêt à la série, en dehors du fait que l'histoire de Rome est en soit passionnante, c'est que la réalisation est parfaite, tant du point de vue esthétique que du point de vue chronologique. Tout les principaux événements s'enchevêtrent avec succès tout en réussissant à maintenir l'attention du spectateur qui pourrait se lasser par cette succession de violence, de complots et de sexe.
Car oui, à ceux qui n'aurait pas encore vu cette série, "Rome" tire sa principale force de son réalisme. Dès lors, attendez-vous à voir des hectolitres de sang, des gorges tranchées, des orgies et autres pratiques liturgiques aujourd'hui disparues. Les acteurs sont tous bon, mais ceux qui jouent les deux soldats de la 13e à travers qui l'on voit la déchéance de Rome, ceux-là sont très bons. Mention spéciale à Ian Mcneice, le crieur public, qui semble dopé à la taurine, et mention spéciale aussi à Tobias Menzies (Brutus) que j'ai trouvé très convaincant dans son rôle de sauveur de la république et de grand martyr. James purefoy (Marc Antoine) sait aussi tirer son épingle du jeu en campant un cruel sociopathe avide de sang avec naturel, mais la palme d'or revient à Kevin McKidd (Lucius Vorenus) que j'avais découvert dans Grey's anatomy et qui m'a laissé bouche bée tant il joue son rôle à la perfection (notamment lorsqu'il s'énerve, on jurerait une bête sauvage).
Là où l'on voit que cette série est réussie, c'est qu'on connait déjà l'histoire, on sait ce qui va se produire, mais on reste tout de même scotché devant l'écran. Longue vie à "Rome"