Saint Seiya est un mythe. Un mythe, et pour beaucoup un pan entier de l'adolescence. Les joutes guerrières de Seiya et de sa bande ont rythmé mes mercredis après midi pendant des années. Des années à attendre fiévreusement de voir mes héros s'éveiller une fois de plus au septième sens. Des années à attendre régulièrement ces instants indescriptibles où mon héros, par la force de sa volonté, se dépassait pour devenir le temps d'un assault, un demi Dieu irrésistible, le tout sur fond de musique orchestrale lancinante et épique.
Reprendre le flambeau d'une série si chère au coeur des fans du monde entier c'est s'exposer, en cas d'échec, à un retour de flamme qui ferait passer Hiroshima et Nagasaki pour des pétard du 14 juillet. Autant se mettre une cible dans le dos et la corde au coup directement. En même temps il faut bien reconnaitre qu'après des odyssées telles que la Bataille du Sanctuaire, Hasgard (véritable chef d'oeuvre de mélancolie glacée) ou notamment la première partie d'Hades, la barre est à la limite de l'infranchissable. Un véritable défis donc.
Défis relevé, et contrat en majeure partie remplis en ce qui me concerne. La formule de base est globalement reprise, dans le sens où l'on a une nouvelle bande de héros en culottes courtes (et qui ont vraiment l'air de gamins cette fois) qui va naturellement faire son apprentissage de la vie de Saint, et de la vie tout court, en s'élevant contre ses camarades d'abord (tournoi), et contre des ennemis surpuissant ensuite. La série conserve sa force de parcours initiatique, guidé par des valeurs similaires à l'oeuvre originale: Honneur, Abnégation, Courage, Amitié, Solidarité et Sacrifice.
La recette de base reste inchangée donc, mais certains éléments passent tout de même par la case lifting. Adieux les Pandoras Box, bonjours les pendentif (vachement plus pratique à trimballer qu'une caisse de 30 kilos sur son dos faut dire...). Nouveau design des armures, nouveau style graphique tout court même. Un léger temps d'adaptation reste nécessaire au fan pur souche pour s'adapter, mais rien d'insurmontable quand on garde l'esprit ouvert.
La série rajeunis, avec des persos moins poseurs mais toujours stylés, et quelques notes d'humour. On laisse derrière nombre d'à cotés qui ralentissaient auparavant l'avancement du récit. On ressort avec quelque choses de bien plus concentré et surtout de beaucoup plus rythmé et dynamique. Techniquement c'est solide avec pas mal de bons effets et un cotés bien explosif et punchy. Musicalement la copie est propre même si je regrette l'absence de thèmes particulièrement réussis, ou qui me resteraient en tête. Mais en l'état cet accompagnement est déjà top, comme toute la partie sonore d'une manière générale d'ailleurs, là aussi ça percute.
Bien évidemment la série est encore jeune et l'on est encore loin d'avoir droit à de longs duels épiques. Pour le moment les enjeux ne sont pas assez élevés, et il faudra attendre l'envol du show par la suite. Mais bon nombre de combats valent déjà le détour.
Personnellement j'ai pris mon pied. La nostalgie joue bien évidemment à fond. Voir le nouveau Pégase revêtir son armure pour la première fois et balancer un météore, sur fond de musique qui claque, je veux bien mettre au défis le dernier des hardcores de me dire que ça lui fait pas un effet certain sous la ceinture. Idem lorsque l'on revoit certain de nos anciens héros, ou quand les nouveaux parviennent eux aussi à se dépasser. C'est juste jouissif, purement et simplement, même à plus de trente ans.
Omega n'est donc pas une révolution, mais une évolution ou adaptation nécessaire. Plus beau, plus fun, plus dynamique, plus jeune. Ca ne contenteras probablement pas tous le monde, mais moi je me suis juste éclaté, et c'est bien là le principal.
Mon âme d'enfant est intacte, ma soif de cosmos est inextinguible, ma ferveur est toujours aussi vive et je n'aspire qu'à suivre cette nouvelle bande de chevaliers. A défaut de m'éveiller au septième sens, ils m'emmènent déjà au septième ciel. Et rien que pour ça le jeu en vaut largement la chandelle.