Saint Seiya Omega, c’est un peu comme si tu ressortais ton armure de Chevalier de Bronze du placard avec l’espoir de te relancer dans des batailles épiques et cosmiques, mais que tu découvrais qu’on a remplacé ton épée par un bâton en plastique. La série, qui se veut la digne héritière de Saint Seiya, essaie de capturer la magie de l’original tout en la modernisant pour une nouvelle génération. Mais à force de vouloir trop rafraîchir, Omega finit par ressembler à un successeur un peu perdu, un chevalier qui a raté sa montée au Sanctuaire.
Le concept de départ semblait prometteur : de nouveaux chevaliers, une nouvelle quête, et bien sûr, toujours cette bonne vieille Athéna en danger. Mais là où l’original avait une dimension quasi mythologique, avec des combats intenses et des personnages inoubliables, Omega se perd dans une tentative de rajeunir la franchise avec des éléments qui, malheureusement, sentent un peu le "trop".
Le premier choc pour les fans de longue date, c’est le design des armures. Les Cloths légendaires qui brillaient de mille feux et pesaient le poids de toute une mythologie ont été remplacées par des versions légères, simplifiées, presque technologiques. Les armures sont devenues des accessoires, des colliers magiques qui se transforment à la volée. Certes, on est en 2012, et il faut bien un peu de modernité, mais ce changement visuel en a laissé plus d’un perplexe. Tu te demandes si ces nouveaux chevaliers peuvent vraiment encaisser des météores avec une armure qui semble tout droit sortie d’un magasin de jouets.
Les nouveaux personnages, bien que sympathiques, n’ont pas le charisme de leurs prédécesseurs. Koga, le nouveau chevalier de Pégase, essaie d’incarner l’esprit de Seiya, mais il manque ce côté acharné et tête brûlée qui faisait vibrer dans l'original. Sa quête de découverte de soi est un peu trop formatée, et à force de voir des jeunes chevaliers en apprentissage, on finit par regretter l’époque où même les débutants se lançaient dans des batailles cosmiques à coups de poings titanesques sans se poser de questions.
L’intrigue, quant à elle, recycle de nombreux éléments classiques : la lutte pour protéger Athéna, les maisons du zodiaque, les combats contre des dieux et des figures mythologiques. Mais tout cela manque d’envergure. Chaque épisode semble être une version édulcorée de ce que Saint Seiya a pu offrir de plus épique. Les combats, pourtant au cœur de la série, manquent souvent d’intensité et de gravité. Là où chaque coup porté dans l’original semblait peser des tonnes, ici, les attaques manquent parfois de punch. Même le fameux "Pegasus Ryusei Ken" (les météores de Pégase) semble avoir perdu de sa puissance cosmique.
Visuellement, Saint Seiya Omega essaie de moderniser l’esthétique avec des couleurs plus vives et des designs plus lisses, mais le résultat est inégal. Certains décors et scènes de combat sont beaux et dynamiques, mais d’autres semblent un peu trop simplifiés, comme si la série hésitait entre rester fidèle à son héritage et se tourner vers une audience plus jeune. L’animation est correcte, mais n’atteint pas toujours les sommets attendus pour une série de ce calibre. Le dynamisme des batailles cosmiques de l’original manque cruellement ici.
Les personnages secondaires, bien qu’intéressants sur le papier, n’ont pas toujours l’aura des chevaliers que l’on connaissait. Là où Shun, Hyoga, Shiryu et les autres avaient des personnalités marquées et des arcs narratifs puissants, les nouveaux chevaliers de bronze semblent parfois plus figés dans leurs rôles de jeunes recrues. On attend le moment où l’un d’entre eux va vraiment se révéler et marquer l’histoire, mais cela arrive rarement.
L’un des autres points faibles de la série, c’est l’absence de tension véritable. Là où l’original te faisait trembler à l’idée que les chevaliers allaient affronter des adversaires terrifiants, ici, tout semble un peu plus "gentil". Les méchants manquent de cette présence charismatique qui faisait de chaque bataille une question de vie ou de mort. Et même les enjeux cosmiques semblent avoir perdu de leur gravité. On ne ressent pas le même frisson en voyant ces jeunes chevaliers affronter le destin.
En résumé, Saint Seiya Omega est une tentative honnête de raviver la flamme d’une série légendaire, mais qui peine à retrouver la grandeur et l’intensité de l’original. Entre des choix de design discutables, des personnages qui manquent de profondeur, et des combats qui ne font pas toujours vibrer, la série donne l’impression d’être un successeur timide, coincé entre la nostalgie et la volonté de se moderniser. Si tu cherches une version plus légère et accessible de Saint Seiya, tu pourrais apprécier Omega. Mais pour ceux qui espéraient retrouver la puissance cosmique de leur enfance, le cosmos brille un peu moins fort cette fois-ci.