Salad Fingers, c'est ce genre de séries très étrange, tellement étrange d'ailleurs que vous vous sentez pousser à regarder tout les épisodes de la série, juste pour voir jusqu'où est allé le mec dans le glauque/malsain.
Et bien justement, Salad Fingers est l'une des oeuvres les plus glauques/malsaines que j'ai pu voir/lire/jouer.
Nous ne savons pas grand chose dans Salad Fingers, si ce n'est que nous sommes après la première guerre mondiale (vrai nom de la "Grande Guerre") et que le monde s'est changé en monde vide, hideux, peuplé de fous n'ayant plus aucune notion de dialogue pour certains, de sociabilisation pour d'autres. Salad Fingers se montrera fou plus d'une fois, notamment lorsqu'il partagera un pique-nique avec une petite fille, dont le simple son de sa voix lui fera se planquer, se réfugier dans sa maison, théâtre de la plupart des épisodes. Ainsi, s'enchaineront à chaque épisode des situations complètement absurdes, avec un Salad Fingers complètement fou, qu point de s'imaginer des choses parfois, et même, de prendre une sorte de goudron sortant de lui même comme son fils.
Mais elle est peut être là, la dénonciation de David Firth: La guerre n'engendre que malheurs, tensions, et folie. Comme à l'épisode durant lequel Salad Fingers redécouvre un ami, ( ou son frère, je ne sais plus) qui est mort depuis des lustres. Cet ami justement, est mort durant la Grande Guerre, et Salad Fingers semble à ce moment soi complètement ignorer qu'il est mort, soi refuser sa mort, faire comme si de rien n'était. L'épisode final de la série nous plonge presque en plein rêve: la plupart des choses qui se passe sont complètement imaginée par Salad Fingers, dont la vie n'a plus de sens, comme l'épisode d'ailleurs, on enchaîne dans celui situation glauque sur situation glauque (une marionnette d'un docteur, vivante, trouant un cheval qui n'était qu'un jouet, un personnage qui était mort depuis un bon bout d'épisodes, attaché à un sorte de porte-manteau un peu trop aiguisé, dont l'état a empiré qui plus est, se retrouve sans peau au retour de Salad Fingers, qui se voit offrir par ses congénères qui mangent leurs cerveaux un chapeau fait avec les restes de lui. Glauque hein?
Mais toutes ces choses sont naturelles dans Salad Fingers, on y retrouve vraiment un personnage traumatisé par la grande guerre, qui semble refuser le fait que son monde soi en péril, obliger de se sociabiliser en parlant à des marionnettes, et que le peu de personnes restants sont des fous pour la plupart. Sérieusement, la série m'a, par moment, fait plus peur que Silent Hill 2, pour dire à quel point certains moments sont véritablement terrifiant. Mais je pense que vous contez plus d'épisodes de la série pourrait être mauvais si vous voulez le voir, donc je ne dirait plus rien dans ce qui reste à faire de la critique. Voilà.
Au final, Salad Fingers, on pourrait appeler ça "Les rêves étranges de Samuel Beckett et de Ionesco" tant les scènes absurdes sont nombreuses (en fait l’œuvre en elle même est absurde.) Mais c'est ce qu'il y a derrière cet absurdité qui rend la série intéressante: ce que devient l'humain ayant des séquelles d'une guerre. Car oui, même si Salad Fingers ne semble pas y avoir participé, il semble avoir tout de même assisté à un massacre: son monde est totalement détruit, comme les habitants mentalement. Il semble même découvrir le monde, presque comme dans "Candide" de Voltaire. Mais l'esclavage et autre en moins. Ainsi, vous comprenez je pense la note assez élevée que j'ai donné à cette série, c'est pour le propos qu'il y a derrière, mais aussi pour les scènes malsaines et absurdes qui ont été faites. C'est du presque jamais vu. Je vous recommande sérieusement si vous n'êtes pas dérangés par ce type d’œuvre.