Malsain, intrigant, déroutant, fascinant, répugnant, dérangeant, effrayant tout en étant amusant, les qualificatifs ne manquent pas pour caractériser cette websérie. J’ai savouré les premiers épisodes, transporté dans dans l’univers malsain de Salad Fingers, une créature verdâtre qui déambule dans un no man’s land inerte et vide d’hommes, de végétation, de vie, (de sens ?). Est-ce une représentation de son esprit dérangé? Une représentation du purgatoire ? De la vie après la mort ? Ou bien un monde post-apocalyptique dont il serait le seul survivant d’une explosion nucléaire qui l’aurait défiguré et lui aurait fait perdre contact avec la réalité? Quoi qu’il en soit, Salad Fingers est seul. Ayant développé des tendances schizophréniques à cause de la solitude (?), il fait parler des marionnettes, seule véritable occupation qu’il trouve pour tuer le temps pendant (après ?) la “Great War” qu’il mentionne à plusieurs reprises. Bref, les questions fusent et le contenu est ouvert à des interprétations multiples.
Dans tous les cas, on ne peut pas rester insensible à cet univers. On compatit pour Salad Fingers malgré son aspect répugnant: yeux globuleux, dents jaunes qui cachent une voix douce, presque aussi claire que la voix de Dora l’exploratrice. Si l’univers est fascinant, il est vite lassant. J’ai regardé la série en entier (elle ne dure qu’une heure) mais il m’a fallu des séances entrecoupés et plusieurs jours pour passer une heure avec Salad Fingers. Le délire part simplement trop loin parfois et les épisodes s’enchainent sans véritable cohérence (sauf si c’est votre douzième visionnage et que vous essayez de développer une des dizaines de théories que vous pouvez trouver sur le net).
Ça reste quand même intéressant à proposer à un pote quand vous vous faites chier lors d’une soirée devant un écran.