Après visionnage des quatre premiers épisodes, je trouve cette série intéressante pour les questions éthiques qu'elle pose. Certes l'histoire utilise de grosses ficelles ou des trucs improbables, mais l'important n'est pas là.
Voici en vrac les problèmes moraux que j'ai relevés :
Que feriez-vous si vous aviez le choix entre sauver avec certitude 6 milliards de personnes sur 7, ou tenter de sauver les 7 milliards sans certitude ? Les artistes, poètes, auteurs, rêveurs sont-ils essentiels à l'humanité ? Si nous devions choisir 160 survivants à envoyer sur Mars, quels seraient les critères de sélection : patrimoine génétique, Q.I., compétences, capacités... ? Un être humain ne vaut-il que pour ses aspects pragmatiques, utilitaires, fonctionnels ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Doit-on mentir à la personne qu'on aime au nom de ce qui nous paraît juste ? La science est-elle une affaire d'audace et d'entrepreneuriat ou de patience et d'humilité ?
Ajoutez à cela une mise en cause de l'ethnocentrisme et une réflexion sur les rapports entre l'État et les grandes entreprises privées.
Certes Salvation n'est pas révolutionnaire et n'évite pas les clichés, mais elle confronte des versions réduites de Nicolas Machiavel (la raison d’État), Jean-Jacques Rousseau (le cœur avant la raison), Emmanuel Kant (l'inviolabilité de la personne), John Stuart Mill (le calcul des possibilités de vie), Henry David Thoreau (la conscience avant la loi), Albert Einstein (la ténacité et l'imagination du scientifique), Ayn Rand (l'individualisme élitiste).
Ces différentes éthiques peuvent même se combiner dans certains cas, la problématique de la série étant de se demander comment faire travailler ensemble les différentes élites politiques, militaires, économiques, scientifiques et artistiques pour sauver le monde, alors que leurs intérêts et leur vision du monde s'opposent.