Samurai Champloo par Miroir-rioriM
Malgré mes grosses tendances geeks, je me suis tenu éloigné de l'animation japonaise format série depuis longtemps. Depuis Sakura Card Captor, en réalité. Et je pense que j'en serais resté éloigné sans ces souvenirs d'enfance qui pointent à la surface.
Alors, qu'est-ce que j'attendais de cette série ?
Déjà, je ne me souvenais plus de la note de SensCritique. Ne pas avoir un accès continue à Internet, mais plein de films et de séries, ça a aussi l'avantage de ne pas influencer notre vision. D'après le titre, donc, je m'attendais à un anime plein de sabres, de sang et de combat. Ce qui n'était qu'à moitié faux, en fait.
J'ai donc été très surpris, à peine le générique commencé ... Voilà que le fabuleux Nujabes fait son apparition dans mon casque. Et une série qui a comme B.O, entre autres, Nujabes ne peut pas être une mauvaise série...
D'ailleurs, le générique est pour une fois à peu près parfait et donne le ton de toute la série : un mélange admirable entre le japon médiéval et la culture Hip-hop. C'est là l'essence et toute la puissance de cet anime.
Alors, passons tous les points en revue.
Puisque je viens de l'aborder : la B.O est extraordinaire pour peu que l'on aime le bon hip-hop, et même si l'on aime pas, je pense que ça passe vu la qualité du hip-hop japonais ( en tout cas, de ce qui en est parvenu jusqu'à mes oreilles ). Il y a également des sonorités japonaises traditionnelles qui s'invitent occasionnellement, sans casser le trip.
L'esthétique est géniale, et particulièrement innovante. Un mélange subtil entre l'art traditionnel japonais, l'anime et le street art. J'ai regardé tout l'anime avec de petits éclats au fond des yeux, mais je ne suis pas convaincu que ça plaise à tout le monde. J'adore pour ma part, en tout cas.
La mise en scène est également très réfléchie, faite avec talent, et innovation. Chaque épisode est soigné, et ça se voit. De même, les chorégraphies des combats sont très bien orchestrés. C'est à la fois particulièrement lisible ( et pourtant, dieu sait que je suis exigeant sur la lisibilité dès qu'il y a un peu d'action ) et très évocateur. Ça acquiert une dimension artistique.
Les épisodes sont globalement tous de bonne qualité, hormis le 12, peut-être. Comme s'il y avait besoin de faire un épisode résumé après une dizaine d'épisode, non mais franchement ... On a pas encore Alzheimer à ce que je sache.
Il y a bien sûr des différences, certains épisodes s'attachant plus au comique, voir tournant au gros n'importe quoi parfois comme l'épisode 23. Mais que ce soit dans la comédie, le drame, le suspens, l'absurde, ou même l'horreur, la série s'en tire admirablement bien.
L'univers est une sorte de mélange improbable entre le japon féodal d'Edo et la street culture contemporaine, le tout parsemé de nombreux anachronismes volontaires ( qui ne choqueront que le plus borné des puristes, étant moi même sensible à ce genre de problèmes ).
L'histoire n'est pas forcément extraordinaire, et les principes de base de chaque épisodes ne sont pas particulièrement complexes non plus, mais ça laisse la place au reste de s'exprimer, à mon avis. Un scénario alambiqué aurait pu parasiter le reste. L'important n'est pas l'objectif, mais le voyage.
La série ne révolutionnera pas non plus de part les thèmes abordés. On a parfois des classiques, traités avec un grand succès, parfois des épisodes sans fond particulier. Je dirais quand même que la genèse de la violence reviens souvent sur le tapis, avec des personnages assez torturés quand on y pense.
La série adopte une ambiance particulièrement personnelle, grâce à tout ce qui est cité plus haut, et je pense que c'est une des gros point fort de la série. Le rendu final est très bon.
Le rythme est parfaitement dosé, que ce soit au niveau de la série en général ou dans les épisodes. Ça réussit encore à alterner entre périodes lentes et rapides, et j'aime ça dans ce type d'œuvre.
La série n'hésite pas à casser ses propres codes et à changer la manière de raconter à chaque épisode, et je trouve ça particulièrement sympa. Ça donne un petit cachet unique à chaque épisode.
Les personnages sont très intéressants et vivants, et réussissent à sortir de leurs archétypes même si on peut le penser un peu banal au départ. J'avais particulièrement peur pour Fuu, dans le générique, mais on est très vite surpris. Les relations entre eux sont bien entendues particulièrement travaillées.
Le chara-design est lui aussi très soigné, et j'aime beaucoup ce style que ça imprime sur la série. Très détaillé, c'est cohérent avec l'univers de la série.
J'allais reprocher à la série d'être trop courte, mais ç'aurait été malhonnête. On reproche tellement aux séries de ne pas savoir s'arrêter, de continuer indéfiniment et de perdre leur âme. Celle-là a su s'arrêter, et je dois le saluer.
( même si je ne serais pas foncièrement contre une deuxième saison, du moment que ça reparte frais après une période d'arrêt, et qu'il y ai un soin aussi grand apporté à la série ).
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La fin m'a laissé ... partagé. Très partagé. J'ai eu deux sentiments totalement contradictoire à vrai dire.
D'un côté, je me suis dit que c'était une happy-end bateau après un combat final, du genre particulièrement énervant.
De l'autre, j'ai une étrange impression de conclusion "naturelle", une séparation simple après une rencontre aléatoire qui donnerait un étrange sens à la série, une sorte de soirée au coin du feu qui se termine. " On a passé un bon moment mais on doit se quitter maintenant ".
Je n'ai honnêtement pas réussi à trancher entre ces deux impressions, qui restent toutes les deux aussi persistantes.
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Au final, Samuraï Champloo rate la note maximum de peu, à cause d'un scénario qui aurait pu être un poil plus travaillé, et peut-être aussi à cause de la fin... est-ce qu'un aspect dramatique un peu plus travaillé aurait servi la série ? Je ne sais pas.
Mais c'est une série que je conseillerais en tout cas à tout le monde, et qui va peut-être se tailler une place dans mon top 10.