La spéculation positive

Je m'affaire pour la première fois à rédiger une critique pour vous partager cet avertissement.

Méfiez-vous !

Car si, comme moi, vous vous attendiez à voir une série typiquement dans la lignée des space opera, et c'est en partie le cas, cette série va vous dévoiler un véritable joyau. Car celle-ci tient, pour moi, bien plus des métrages de René Laloux, des BD de Léo et ses mondes d'Aldebaran, des fulgurances visuelles de Moebius et de la mine de trouvailles qu'est All Tomorrows de Kosemen que des productions de fictions intergalactiques. Et ce trésor est un thème qui me fait complètement chavirer : la biologie spéculative.

Car si les péripéties sont bien ficelées, les personnages variés et attachants et le scénario captivant, tout cela n'est avant tout qu'opportunités de nous plonger dans cet environnement inconnu. A la fois proche et si différent de celui que nous connaissons sur notre bonne vieille terre, les auteurs y ont insufflé avec brio leur imagination pour nous offrir des moments d'existence fabuleux que vivent cette faune et cette flore sauvages.

Et autant vous dire, quel plaisir de découvrir la méthode de chasse de tel animal carnivore, le fonctionnement thérapeutique de telle plante ou la danse nuptiale de tel insecte. La truffe discrète d'un mammifère exotique curieux des personnages humains qui traversent son territoire ou l'inflorescence d'une fleur géante qui ferait passer une rafflesia pour une pâquerette font partie de ces instants magnifiques que la série vous fera savourer. L'aspect fonctionnel y est réfléchit. L'esthétique aussi.

Et plus en profondeur, ce rapport qu'à l'humain à ce monde immaculé de sa présence et de ses technologies vous fera vous questionner sur votre propre place dans le monde que nous occupons actuellement, tant à propos de la crise climatique et surtout biologique que nous traversons que des contraintes et du confort que nous vivons dans notre environnement proche.

C'est beau et fascinant, je vous aurait prévenu.