Le premier mot qui me vient à l'esprit quand on me demande de résumer School 2013 (ce qui n'arrive jamais), c'est « amour ». Vous me direz, un drama coréen sans amour... c'est plutôt rare. Sauf qu'ici, il n'est fait mention d'aucune relation amoureuse ; jamais un des lycéens-protagonistes n'épanche ses sentiments pour un de ses camarades, ni aux autres personnages, ni aux spectateurs. C'est en fait d'un amour du genre humain dont il est question. Le drama embrasse ces lycéens en quête d'eux-mêmes, les aime comme jamais une série télévisée n'a aimé ses personnages, les couve et les protège.
Bienvenue, donc, au lycée Seungri, classé comme l'un des plus mauvais établissements de Séoul en termes de résultats. Kang Se-Chan (Daniel Choi) y entre pour la première fois en même temps que nous spectateurs, comme nouveau professeur. C'est son personnage, adulte englouti dans une mer d'adolescents, qui grandira le plus au fil des épisodes, oubliant son orgueil de meilleur professeur de langue de la capitale au profit d'une miséricorde stimulée par les incessants besoins de ses élèves... et de sa collègue, la jeune Jung In-Jae (Jang Na-Ra). Il n'y a rien de plus apitoyant que le sort de cette professeur, novice et bouc-émissaire tout à la fois, cible désignée à la base de la hiérarchie inter-scolaire. Et si, ces deux adultes-là ont des méthodes d'enseignement diamétralement opposées, ils se trouvent néanmoins incapables d'éduquer sans l'autre.
Leur travail est d'autant plus difficile qu'ils sont en charge de la classe 2-2, dernière, là aussi, en termes de résultats (vous imaginez bien que ce n'est pas très glorieux...). Se présentent à eux tous les archétypes connus de l'univers scolaire : la brute, les acolytes de la brute, la victime de la brute et de ses acolytes, le génie dissimulé, le complexé, la pimbêche, le premier de la classe, le second ennemi du premier, le garçon manqué, le rebelle, etc. Cependant, School 2013 a le bon goût de briser un à un ces modèles prédéfinis en s'insinuant dans l'intimité de chacun, jusqu'à chambouler toutes les idées reçues (et mon petit cœur aussi). Bien sûr, il y a des rôles principaux, mais aucun rôle décoratif. Tous ces lycéens ont quelque-chose à raconter, et le racontent bien.
Le rôle principal dans le camp des étudiants revient à Lee Jong-Suk, lequel incarne Ko Nam-Soon, un jeune homme discret cependant charismatique, peu intéressé par les études et tourmenté par un passé de petit caïd. Et le voilà délégué de sa classe grâce au soutien de Oh Jung-Ho (Kwak Jung-Wook), tyran — forcément assis au dernier rang. De là commence toute l'histoire de ce groupe d'étudiants qui fait son possible pour sortir du gouffre de mauvaises notes dans lequel il s'est embourbé trop longtemps. Cette volonté de progresser au niveau scolaire n'est que le prétexte à la transformation de chacune de ces personnalités. School 2013 rayonne de l'amour prodigué — à des degrés différents — par ces professeurs et lycéens, en réalité tous candides.
C'est forcément une joie de retrouver sur le même écran Kwak Jung-Wook et Kim Woo-Bin (déjà lycéens dans White Christmas). Plus encore, c'est un bonheur absolu de voir amis en fiction ce dernier et Lee Jong-Suk, très proches dans la « vraie vie » (il faut voir les interviews qu'ils donnent ensemble, elles sont adorables). L'amitié dite sincère entre ces personnages dans le drama n'en devient que plus authentique grâce à la relation véritablement cordiale de leurs interprètes.
Sans avoir trop spoilé (il me semble), j'invite tout amoureux de l'Homme à s'essayer à cette jolie, douce et âpre représentation d'une société miniature, où tout un chacun fait son possible pour survivre, à soi et autres, et où tout, finalement, n'est qu'une question d'amour.
PS : pour ceux qui ont terminé ce drama, je vous conseille de chercher l'épisode spécial (intelligemment intitulé « School 2013 Special »), il vaut le détour.