Scorpion, c’est un peu comme si on avait réuni une bande de geeks surdoués, ajouté un paquet de gadgets, des explosions dignes d’un film de Michael Bay, et qu’on avait secoué tout ça en espérant que l’ingéniosité sauve l’affaire. Résultat ? Une série qui te fait passer d’une ingénierie complexe à des cascades improbables plus vite qu’un algorithme mal codé.
L’histoire est inspirée de la vie de Walter O’Brien, un génie informatique (interprété par Elyes Gabel) qui a un QI aussi élevé que ses capacités sociales sont, disons… limitées. Entouré de son équipe de "super-cerveaux" tout aussi asociaux, il se retrouve à résoudre des crises internationales pour le gouvernement. Et là, attention, on parle de missions où un bug dans un ordinateur peut provoquer des catastrophes planétaires, ou une simple équation pourrait sauver des millions de vies. Oui, on est dans ce genre d'univers où chaque ligne de code semble pouvoir éviter l’apocalypse.
Le pitch avait de quoi séduire : une bande de génies capables de hacker n’importe quel système, désamorcer une bombe avec un chewing-gum et une agrafeuse, et déjouer les plans des méchants de manière ultra-calculée. C’est Mission Impossible avec des cerveaux sous stéroïdes. Mais voilà, à un moment, Scorpion commence à tomber dans son propre piège : vouloir être trop cool, trop explosif, et trop… invraisemblable. Parce que oui, même les génies finissent par perdre en crédibilité quand ils utilisent une voiture pour télécharger des données depuis un avion en vol. (Oui, tu as bien lu.)
Les personnages, malgré leur intelligence, tombent rapidement dans des stéréotypes. Walter, le chef de l’équipe, est froid, logique, et incapable de comprendre les émotions humaines. Il fait penser à une version ultra-sérieuse de Sheldon Cooper, sans l’humour qui va avec. À ses côtés, tu as Happy (Jadyn Wong), l’ingénieure badass qui peut construire un drone avec trois morceaux de ferraille ; Sylvester (Ari Stidham), le mathématicien super anxieux, et Toby (Eddie Kaye Thomas), le psychologue sarcastique qui semble là pour injecter une dose d’humour dans tout ce chaos cérébral. Et bien sûr, Paige (Katharine McPhee), l’humaine "normale" qui sert d’interprète entre les génies et le reste du monde, parce que même les surdoués ont besoin d’un GPS émotionnel.
Le problème avec Scorpion, c’est que malgré son équipe de cerveaux hors du commun, la série finit par sombrer dans l’absurde à force de vouloir en faire trop. Les situations sont de plus en plus invraisemblables, au point que même MacGyver serait jaloux. Un exemple ? Quand tu vois une équipe résoudre une crise nucléaire en trois minutes avec un ordinateur portable et un morceau de scotch, tu te dis qu’ils sont peut-être allés un peu trop loin dans le délire. C’est comme si la série essayait de te convaincre que rien n’est impossible… mais elle oublie que même les génies doivent respecter les lois de la physique.
Côté rythme, la série ne te laisse jamais vraiment respirer. Les épisodes sont construits comme des montagnes russes, avec une nouvelle crise à chaque fois, des comptes à rebours incessants, et des solutions qui semblent surgir de nulle part. C’est fun au début, mais rapidement, l’effet "wow" retombe, et tu te rends compte que tout est trop scripté, trop prévisible, malgré les tentatives de tout résoudre avec une intelligence hors norme. La tension est là, mais elle finit par devenir artificielle, et même les moments de génie ne suffisent plus à sauver les intrigues de plus en plus capillotractées.
Visuellement, Scorpion fait le job. Les scènes d’action, les explosions, et les effets spéciaux sont bien réalisés, mais ne parviennent jamais à compenser les faiblesses du scénario. On te balance des tableaux de données complexes, des hackings visuels, des courses-poursuites… mais tout ça est souvent surchargé. Le côté geek est là, mais il est enrobé dans un emballage d’action hollywoodienne qui finit par étouffer ce qui aurait pu être la vraie force de la série : le cerveau.
En résumé, Scorpion avait tout pour être une série de génies qui te fait sentir stupide en regardant des cerveaux brillants résoudre des problèmes insurmontables. Mais à force de vouloir impressionner avec des scènes d’action invraisemblables et des résolutions de problèmes qui défient la logique, elle perd en crédibilité et en charme. C’est un peu comme si Einstein se lançait dans un concours de cascadeurs… et oubliait pourquoi il était là au départ.