Le 4e film avait tenté de relancer la série de façon intéressante en mettant l'accent sur une sorte d'autocritique à la Jurassic World sur l'intérêt des suites / reboots (voir mes critiques respectives sur ces deux films).
Cependant, soit du fait du relatif échec du film, soit peut-être de signes annonciateurs de la triste nouvelle parvenue il y a quelques jours de la mort de Wes Craven, la saga s'était rabattu sur le monde des séries.
Et s'il paraît évident que l'implication de ce cher Wes a du être plus que limitée, voire inexistante, sur le projet, il faut néanmoins constater que la série s'en sort plutôt bien, voir avec les honneurs.
Tout y est. Non seulement l'ensemble des ingrédients qui composent la franchise, mais aussi le petit élément de renouveau propre à chaque "opus". La saga Scream a toujours sue renouveler son propos, avec plus ou moins de réussite (personnellement, l'épisode 2...), en adaptant l'analyse de genre au fait d'être une suite du premier, ou la conclusion, ou encore un nouveau chapitre en accord avec les changements de l'époque...
Et ici, dès le premier épisode, on nous fait bien comprendre qu'il s'agira clairement de jouer non plus tant avec les codes du genre de l'horreur qu'avec ceux de la série. Que ce soit dans certains dialogues, ou par sa construction générale, la série sait surprendre, sur autre chose que simplement l'identité de son / de ses tueur(s).
Car comme beaucoup de personnes adeptes de ce cher Wes, ce n'est plus vraiment là-dessus que se fait sentir le suspens, et encore. Sauf que pour préciser ce "et encore", je vais devoir entrer dans une partie un peu "SPOILERS"
En effet, ce qui surprend n'est pas tant le tueur principal et son motif, mais plutôt le choix de ne pas faire arrêter le second tueur et ne révéler son identité qu'en Clifhanger de fin de saison. Parce qu'en plus, le motif est évident et pourtant le tueur absolument insoupçonnable, même si ce dernier point est plus du au fait de faire une entorse aux règles habituelles des films Scream qui pourra peut-être en titiller certains...
Donc plutôt que de se focaliser sur le relatif suspens de ce que j'ai indiqué en spoil, la série préfère s'attarder sur la "glauquitude quotidienne" de cette ville de bourges débiles, se permettant d'entrer beaucoup plus dans les détails sordides.
Si personne n'a jamais été tout blanc ou noir dans les films, ici la critique sociale américaine prend une nouvelle ampleur, soutenue par un besoin de "remplissage" dont parle le geek-qui-fait-toujours-des-références-sur-les-films-d'horreur dès le premier épisode.
De ce fait, la série transforme ce "remplissage" en une foultitude de mensonges et autres motifs à des actes peu scrupuleux de la santé physique (et mentale) de ses proches. Ceci rend tout le monde susceptible d'être le tueur, et permet de maintenir un certain degré de doute, du moins en ce qui concerne une partie de l'intrigue.
Enfin, l'ensemble de la production est plus qu'honorable, respectant les souhaits et choix de Wes dans ses films, que ce soit en termes de casting, d'ambiances sonores et visuelles, que de références cinématographiques et de montage.
Et pourtant la série a failli prendre 9 au moment de la révélation du tueur tellement s'était évident, y compris son motif, mais le Clifhanger l'a remontée à sa valeur maximale ;)
En fait, en y réfléchissant, je me dis que la saison 2 risque d'être juste fooolle ;)
ADDENDUM SAISON 2 :
Excellent retournement de situation en début de saison avec le Clifhanger de la précédente. Par contre ça rend l'identité du tueur de celle-ci encore plus archicramée que pour la saison 1. Mais on s'en fout parce que ce qui marche réellement dans cette dernière c'est l'identité propre et la référence de chaque épisode de la saison. En revanche le Clifhanger me laisse beaucoup moins optimiste pour la saison 3 que celui de la 1 me laissais pour la 2...