L'idée de départ est excellente.
Une bande d'étudiantes odieuses, mention Queen Bee, sont poursuivies par un démon en rouge, mascotte de l'université et dans un jusque-boutisme hilarant, personne ne fait rien : ni la direction de l'université, ni la police, ni personne. Les donzelles et les autres crétins qui sont sensés étudier sont donc décimés les uns derrière les autres sans que personne ne soulève un sourcil.
La parodie est à plein régime dans cette première saison qui reprend en coeur tous les clichés auxquels nous sommes habitués: le lourd secret vieux de 20 ans (pile poil l'âge de nos universitaires), le tueur masqué et surpuissant, les multiples coupables (ou pas), les retournements de situation.
L'héroïne, la véritable héroïne, Chanel n'est pas pour une fois l'oie blanche et gentille habituelle (même si le personnage est là) mais une garce odieuse, égocentrique et à la limite de la bêtise entourée de sa cour dont les membres n'ont même pas le droit d'avoir un prénom mais un numéro. Elles sont les Chanels!
Chacune d'entre elle est inteprétée par une actrice de talent qui s'en donne à coeur joie dans l'odieux, le minable et n'oublions une bonne part de vulgarité crasse (mais j'ai ri quand même) : nous avons Emma Roberts, toute fraiche sortir de American Horror Story, totalement excellente en Chanel Oberlin. Apparemment la nièce de cette chère Julia excelle dans les rôles de garce. Ensuite, il y a Abigail Breslin qui fait N°5, souffre douleur des autres Chanels et qui n'a apparemment pas la lumière à tous les étages. Et en dernier, nous avons Billie Lourd en N°3 dans le personnage le plus étrange de toute cette série qui fait des merveilles dans le décalé et le chelou. Elle porte, par ailleurs, tout au long des 2 saisons des caches oreilles, toujours assortis à la situation en clin d'oeil à sa mère Carrie Ficher mais dont la raison donnée dans le scénario est à hurler de rire.
Le casting est complété par l'excellente Lea Michele qui casse, si ce n'est fracasse, son image de Glee et par Jamie Lee Curtis, Ze scream queen herself, en directrice pas très nette à tout point de vue.
Le reste du casting ne démérite pas non plus et chaque personnage est bien campé et si chaque mort n'est pas une grande perte (il n'y en a pas un pour rattraper l'autre dans le lot), il y a certains personnages plus attachants que d'autres.
La saison se suit avec intérêt et une forme de joie sadique dans l'anticipation de savoir qui va se faire trucider de la façon la plus horrible qui soit dans le prochain épisode. Bon an mal an (tous les épisodes ne sont pas du même niveau) on arrive au dénouement avec joie, une certaine logique maintenue contre vents et marée et même quelques injustices qui font plaisir à voir.
Oui, cette série réveille le sadique qui dort au fond de chacun de nous.
A mi chemin entre 'Scream" et Scary Movie", cette saison trouve un certain équilibre et garde le cap atteignant son but de distraction gore et drôle.
Malheureusement, la seconde saison n'est pas à l'avenant.
La première n'est pas exempte de défauts et aurait pu mieux faire, mais la seconde est faible, faiblarde, paresseuse, invraisemblable et trop tirée par les cheveux.
Certains de nos personnages de la saison 1 se retrouvent tous dans un hôpital
dirigé par Jamie Lee Curtis, dieu sait comment
Zayday Williams, étudiante l'an dernier en art (de mémoire), est maintenant en médecine et devient interne alors qu'elle est en première année
Chanel et n°5 et n°3 sont aussi internes, sans que personne ou presque ne dise rien et on leur confie des patients en plus!
et y retrouvent de nouveaux venus
John Stamos en chirurgien à qui on a greffé une main (excellente idée)
Taylor Lautner en chirurgien également, qui se croit mort (le petit se débrouille bien et comme Lea Michele la saison précédente, sort de son cocon d'acteur pour ados boutonneux sans boutons)
et Kirstie Alley en chef infirmière de compèt'
Malheureusement, ces 3 ajouts qui auraient pu être remarquables sont gaspillés par une intrigue réchauffée et invraisemblable dès le début. En effet, le mystère et point de départ de la saison 1 était crédible mais celui-ci absolument pas! Ici point de mystère, des médecins qui ne veulent pas travailler un soir d'Halloween tuent tout simplement un patient et le jette dans un marais toxique. Juste comme ça!
20 ans plus tard, l'hôpital rouvre à nouveau ses portes et un tueurs habillé en vert trucide les patients.
On bascule avec cette saison dans un nawak même pas réjouissant où les personnages (bien que tous crétins à des degrés divers mais tout de même) agissent de façon invraisemblable même pour eux.
Cette seconde saison bascule trop vers la parodie crasse à la "scary movie" et délaisse la mise en abime subtile qu'était "scream". (même si ce niveau n'est jamais vraiment atteint dans la première saison)
Au bout du compte, malgré un coefficient de distraction indéniable il ne ressort de cette série qu'un gâchis de bonnes idées et d'un bon casting.