It's guy love between two guys !
Scrubs n'est pas une série hospitalière de plus. Scrubs est une série qui se passe dans un hôpital.
En effet, les épisodes ne tournent pas autour de telle opération délicate, de tel examen à passer. Il est même rare de voir une opération ou un acte médical plus évolué qu'une prise de tension. Parce que ce n'est pas par ce biais que cette sitcom comique veut véhiculer ses émotions.
Le personnage principal, John Dorian, n'échappe pas au rôle classique du jeune interne qui va avancer dans sa carrière au fil des saisons, et devenir docteur. Mais si cette profession revêt une importance particulière, ce n'est pas pour le côté médical en lui-même : c'est parce que JD est plein de sensibilité et d'humanisme. Et sous des aspects comiques, Scrubs traite ce sujet de manière bien plus profonde que beaucoup de séries qui se prennent au sérieux dans le thème du médecin et de sa conscience qui le travaille.
Certes, Scrubs est extrêmement drôle, mélange d'humour absurde, de comique de situation, j'ai rarement autant ri devant une série, chaque épisode réserve son fou rire. Mais ce serait une erreur de croire que Scrubs n'est qu'une comédie, puisque la série jongle avec une habileté rare entre des thèmes légers, et d'autres émouvants, poignants même. Le lieu confronte les personnages à la maladie, la mort, le désespoir. JD est aussi à la recherche d'une figure paternelle, qu'il trouvera en la personne du Dr Cox ; malheureusement pour JD celui-ci est misanthrope au possible (et sorti du même moule que Casey, dans Chuck). Des thématiques variées, qui ne sont jamais traitées facilement, en nous les balançant à la figure avec des violons pour chercher les larmes. Bien souvent la série cherche au contraire l'art difficile d'y insérer un peu d'humour et de légèreté, sans jamais affecter la gravité de la scène. Dégageant du même coup beaucoup d'humanité.
La série sait aussi toucher sur des thèmes plus joyeux : l'amour, l'amitié (fusionnelle, décomplexée entre JD et Turk, l'amour dans sa plus simple expression, d'où la chanson Guy Love très drôle pour les anglophones : http://www.youtube.com/watch?v=lL4L4Uv5rf0 . Si vous êtes capable de comprendre sans sous-titres, elle résume tout à fait la série, dans son traitement léger de thèmes plus profonds (ici l'amitié entre hommes difficiles à exprimer sans connotation gay), l'humour absurde ...)
JD et son meilleur ami Turk sont tous deux de grands enfants, s'amusant d'un rien, avec leur monde à eux. Et on s'aperçoit que chacun des personnages de la série a une once de folie, de candeur, et c'est probablement ce qui rend l'univers si attachant. JD, régulièrement, part dans ses des délires hallucinants dans sa tête (par exemple, n'osant pas parler à quelqu'un, s'imaginant en catcheur complètement décomplexé et hurlant tout ce qu'il rêve de dire). Toujours avec cette vision du monde naïve, fleur bleue, poétique.
La série fait passer du rire aux larmes, de la tendresse au désespoir. Les personnages sont parmi les plus consistants que j'aie pu voir dans une série, toujours drôles dans différents registres, que ce soit Cox et son cynisme, Todd le beauf macho, l'inénarrable concierge (Janitor en VO) qui veut la mort de JD ... on notera également des guest excellents, et une VF qui n'a rien à envier à la VO, même si certains jeux de mots ont du être difficiles à traduire.
En bref, cette série m'a énormément touché et met en scène une vision candide de la vie que j'affectionne : la voir à travers les yeux d'un enfant, s'amuser d'un rien, à l'image de JD qui aime rouler dans les flaques d'eau avec son scooter.
Hormis une dernière saison à oublier (ne s'insérant de toute façon pas dans la trame principale puisque la précédente donne une conclusion à la série, et de toute façon centrée sur d'autres personnages), ce fut pour moi 8 saisons de pur bonheur.
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