Section Zéro, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris une poignée de films dystopiques bien sombres, ajouté une dose de Mad Max, un soupçon de Blade Runner, et mixé le tout dans un bol post-apocalyptique… mais en oubliant la recette pour y mettre du goût. Résultat : une série qui te promet un futur brutal, violent et oppressant, mais qui finit par t'emmener dans un labyrinthe de clichés sans savoir comment en sortir.
L'histoire se déroule dans un futur où des multinationales ont pris le contrôle des États (on est bien dans le thème, hein) et où le chaos règne en maître. Nos héros ? Une unité de flics badass et décadents, la fameuse Section Zéro, chargée de maintenir un semblant d’ordre dans ce monde à la dérive. Sauf que la bande de flics a plus l’air d’un gang de personnages sortis d’un jeu vidéo des années 90 qu’un vrai groupe d’élite capable de faire trembler l’ordre établi. Entre les bagarres constantes et les gros plans sur leurs mines désabusées, on a l'impression qu'ils passent plus de temps à se disputer qu'à réellement combattre le crime.
Le chef de cette joyeuse bande ? Sirius Becker (joué par Ola Rapace), le flic torturé par excellence, toujours prêt à balancer des punchlines de gros dur, mais sans jamais vraiment réussir à te faire croire qu'il a ce qu'il faut pour sauver le monde. Il est aussi grincheux qu'un café froid, et son charisme s'évapore souvent sous les tonnes de grimaces sombres et de regards "profonds" qui semblent plus artificiels qu'une explosion en CGI mal faite.
Visuellement, Section Zéro essaie de nous plonger dans un futur noir, crasseux et désespéré. Et il faut avouer que l’esthétique fait son petit effet au début. Entre les décors industriels, les néons glauques et les ruelles dévastées, tu te dis "ok, on va plonger dans un univers intense". Mais très vite, l’ambiance oppressante devient répétitive, et les effets de style tombent à plat. Les scènes d’action, censées te scotcher à ton siège, sont souvent trop confuses pour vraiment te captiver. C’est un peu comme si les réalisateurs avaient trop regardé Mad Max et avaient décidé de tout filmer en mode accéléré, sans trop se soucier de la lisibilité des combats.
Côté intrigue, c’est là que Section Zéro se perd complètement dans ses ambitions. On te balance des conspirations à droite, des trahisons à gauche, et des révélations qui, au lieu de t’épater, te donnent l'impression que la série essaie de cacher son manque de profondeur derrière une tonne de pseudo-complexité. Les enjeux sont censés être énormes (le contrôle du futur, des sociétés secrètes, des guerres de pouvoir), mais ils sont présentés de manière tellement brouillonne que tu te retrouves à décrocher plus vite que le signal d'une vieille radio. Les dialogues se veulent profonds et graves, mais finissent par ressembler à un manuel de survie pour dystopie du dimanche.
Les personnages secondaires, quant à eux, sont des clichés sur pattes. Entre les gros durs qui ne parlent qu’en grognant, les femmes fatales mystérieuses et les traîtres à peine dissimulés, tu as l’impression d’assister à un défilé de stéréotypes tout droit sortis d’un bouquin de science-fiction des années 80. Personne ne semble vraiment évolué, et leurs motivations sont souvent aussi obscures que les scènes de combat.
La série essaie aussi de te vendre un univers moralement ambigu, où les bons et les méchants se confondent. Mais au final, tu te retrouves face à un manichéisme mal déguisé, où les "grands méchants" corporatistes sont plus ridicules qu’inquiétants, et où les "héros" sont tellement paumés qu’ils te laissent indifférent. Et quand ils tentent de développer une tension politique ou de la critique sociale, c'est fait de manière tellement superficielle que ça frôle la caricature.
En résumé, Section Zéro est une série qui voulait nous offrir un futur dystopique et oppressant, mais qui finit par s’embourber dans ses propres clichés. Entre une intrigue trop confuse, des personnages trop caricaturaux, et des scènes d'action qui peinent à vraiment captiver, la série passe plus de temps à essayer d'être cool qu'à raconter une histoire cohérente. Si tu espérais une série futuriste sombre et percutante, tu risques de rester sur ta faim. Section Zéro ressemble plus à une copie brouillonne d’un examen de dystopie que tu aurais rendu en dernière minute.