La saison 1 de See est une belle frustration. Après un début tambour battant, avec une immersion directe dans une scène de bataille et une traque qui dura 17 ans (?), la saison se conclut assez tristement, accusant le contre coup de 36 retournements de situations au fil des épisodes.
Les premiers épisodes nous présentent un univers à la fois épuré, par le peu de population dont il semble constitué, avec notamment une hiérarchie sociétale très archaïque, et en même temps riche de par son concept : Un monde régit par les non-voyants. On se plait à découvrir ce que serait potentiellement la vie sans la vue, et force est de constater que les créateurs y ont mis de la recherche et du cœur. Tout prend plus ou moins sens, d’autant que l’esthétique visuel et sonore amplifie cette existence dépourvu du regard.
Mais outre l’univers et l’esthétique, la saison perd de son intrigue à force de la déconstruire à chaque épisode. Ce qui pouvait apparaître comme une tentative originale de faire évoluer une histoire et des personnages, se trouve être finalement une impasse. Oui, il est très facile pour le spectateur d’entrevoir par les personnages quels seront les enjeux pour chacun, mais de casser cette logique scénaristique afin de nous piéger, ne suffit pas à créer une bonne histoire.
Les 3 derniers épisodes comblent difficilement ces changements de direction, et nous laisse dubitatif.
Les personnages sont les premiers à en pâtir, avec un enchaînement de décisions et de discussions qui n’ont strictement aucun sens, sauf si bien c’est une réelle volonté de montrer des personnages aussi cons.
Quelques bons points, la prestation de Jason Momoa et ses scènes de combats habilement chorégraphiées, un des rares personnages charismatiques, avec notamment celui de Tamacti Jun, qui est le seul à qui profite ces bifurcations narratives.