Après l’annulation de sa série Suburgatory, il était évident qu’on allait très vite revoir une série estampillée Emily Kapnek à la télévision américaine. Selfie est donc née.
Déjà, le titre. Selfie. Tout ce qu’il y avait de mauvais dans la dernière saison de Suburgatory se retrouve dans ce titre : le côté très superficiel avec le côté un peu weirdo agaçant cher à l’œuvre d’Emily Kapnek (personnifié ici par le personnage aberrant de David Harewood). Selfie, dont on parlera au passé à cause de sa rapide annulation et délocalisation sur Hulu, était en effet un succédané de toutes les mauvaises idées de Suburgatory, avec des personnages encore plus agaçants que prévu. En effet, la série était basée sur la pièce Pygmalion et on allait voir Henry Higgs se dévergonder au contact d’Eliza Dooley et vice versa. Dans la mesure où les deux personnages sont absolument haïssables, il est impossible de s’attacher à eux et donc de s’intéresser à ce que la série a à proposer vu qu’il n’y a même pas de seconds rôles marquants pour sauver ce qui est sauvable. On se prend parfois à sourire, mais c’est au milieu d’un marasme total de blagues loupées et d’atermoiements affectifs inintéressants. John Cho a beau être bon, Karen Gillan est constamment fausse et surjoue sans vergogne son rôle insupportable. Ça n’aide pas.
Selfie s’est faite éreintée par les critiques et le public, à juste raison. Mais dans une saison 2014-2015, ce n’était même pas la pire sitcom à sortir ce mois-ci. Manhattan Love Story était loin devant.