Etouffe-chrétien
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On doit à Mike Flanagan Haunting of Hill House et Haunting of Bly Manor, mais Midnight Mass, n'appartiendra pas à cette anthologie, car le thème est cette fois-ci différent.
On ne pourra que recommander cette mini-série aux amateurs des deux précitées, mais c'est une porte d'entrée un peu différente cette fois-ci. Ce qui séduit d'emblée dans cette série, c'est l'originalité du lieu (poser l'intrigue dans un petit village insulaire) et les perspectives qu'elle ouvre: quelques dizaines d'âmes, coupées du monde (l'île est à des kilomètres du continent, reliée à lui par une poignée de ferries), qui subissent l'inéluctable déclin de leur île. L'ambiance est réaliste, captivante d'emblée. Flanagan propose une belle galerie de personnages pour occuper cette scène, et bien plus que pour les Haunting, on pense clairement au savoir-faire de Stephen King, qui n'a pas sont pareil pour faire évoluer les personnages ordinaires d'un lieu typique dans des situations extraordinaires. La référence au maître d'autant plus inévitable que Flanagan a adapté Jessie et Doctor Sleep au cinéma.
Ici, je ne vais finalement pas spoiler l'intrigue, disons, pour résumer... Classique, mais efficace. Fait notable, la menace ne sera jamais nommée au cours des 7 épisodes.
Comme on reste sur un thème classique du folklore horrifique, on navigue forcément en terrain connu, et certains événements sont un peu prévisibles. Mais globalement, le sujet est bien traité, avec une approche un peu originale (et une satire en toile de fond) qui ne donne pas d'impression de déjà-vu.
Les dialogues sont vraiment intéressants, on sent que l'auteur a quelque chose à dire. Pour autant, on pourra effectivement reprocher à Midnight Mass d'être parfois un peu trop bavarde... En fait, plus que bavarde, car la mini-série n'a finalement pas le goût de trop long, on dira qu'un défaut récurrent de Flanagan (car déjà présent dans les Haunting) ce sont des scènes de dialogues trop longues, et trop statiques ou apaisées, banalement mises en image.
Le jeu d'acteur est globalement solide. On retrouve certains acteurs des Haunting là encore, mais là où Haunting of Hill House superbement conçue pêchait clairement par une interprétation très inégale, ce n'est pas le cas ici.
On regrettera quelques imperfections en fin de parcours :
En particulier, la scène "apocalyptique" dans l'Eglise pas très bien filmée, et de manière générale un Flanagan beaucoup plus à l'aise pour poser l'ambiance que pour donner du souffle aux scènes d'action; le comportement étrangement dissonant d'un sheriff musulman intègre perturbé par la conversion de son fils (personnage bien écrit là encore) inexplicablement passif face à 3 signalements de disparus sur une île de 100 personnes; quelques petites maladresses comme des traces de sang bizarrement disposées - ou bizarrement absentes d'ailleurs
Mais rien qui ne m'empêche de recommander cette minisérie aux amateurs du genre. Hésitant beaucoup entre un 7 et un 8 je note finalement 7.5/10 ;)
Créée
le 19 oct. 2021
Critique lue 121 fois
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