Je vais résumer en quelques mots ce que d'autres critiques ont suffisamment développé. Pour résumer le début, deux astronomes découvrent une comète et réalisent qu'elle vient percuter notre planète. A l'heure de partager leur découverte à la Maison Blanche puis dans les médias, les deux scientifiques se découvrent totalement dépassés par la grande machinerie de la communication moderne qui chamboule le sens des priorités au point de questionner le bon sens le plus élémentaire.
A partir de ça, comme je l'annonce dans le titre, notre cinéaste nous embarque dans une satire féroce et réussie: assez originale, pertinente, bourrée de références et ancrée dans l'actualité, drôle, jamais ennuyeuse malgré la durée du film.
Je partais même sur une meilleure note mais je trouve qu'au final le réalisateur rate quelques opportunités. Premier regret pour ma part: la part trop importante donnée au talk-show télévisé, avec lequel le message devient redondant, et qui sur la fin du film manque tout de même d'enjeux; à l'inverse, on peut déplorer que pour un film scénarisant une menace planétaire, les enjeux de politique internationale ne s'invitent jamais vraiment à la table des discussions, surtout à la fin du film où ils auraient pu terminer la farce en apothéose. Peine perdu, le film reste américano-centré.
Du côté des acteurs, vous voyez la distribution, on sait à quoi s'attendre: que du bon... (ou presque.) Cela dit les deux principales têtes d'affiche ont un rôle assez sobre, voire même un peu ingrat pour Jennifer Lawrence, et je ne pense pas que ces rôles resteront parmi ceux qu'on retiendra d'eux. Mais attention: les deux performent... dans le manque de charisme voulu par leur rôle! C'est juste que, par la force des choses, Cate Blanchett et surtout Mark Rylance trouvent des seconds rôles plus extravagants qui leur permettent mieux de tirer leur épingle du jeu.
Ah, et la chanson d'Ariana Grande (dont elle aurait improvisé certaines lignes) vaut le coup d'oeil!
Un bémol de mon côté pour Jonah Hill, acteur avec lequel j'ai décidément beaucoup de mal, et pourtant dans ce rôle ça partait plutôt bien, mais je trouve que dans la deuxième moitié du film il menace presque à lui seul de faire basculer dangereusement la satire dans le lourdingue (vannes repompées et téléphonées, personnage anti-subtil à l'excès avec un jeu d'acteur beaucoup trop limité pour cela). Thimothée Chalamet, je le laisse un peu de côté, le personnage est bancal mais ça laisse carrément une impression de scènes coupées donc je ne l'accable pas. Son personnage est "expédié" - Ron Perlman subit le même sort.
Conclusion: bon film, je recommande même si pas exempt de défaut.
Pour les plus vieux: par sa durée, son côté distribution d'ensemble, la menace venue de l'espace et le côté satirique, ce film m'évoque particulièrement le Mars Attacks! de Tim Burton. Avec deux différence notables: ici, la satire est très poussée, et se concentre sur l'actualité politico-médiatique (ce n'était pas le propos du film de Tim Burton). Aussi, Don't look Up est très ancré dans l'actualité là où le film de Burton assumait un côté rétro, ce, il y a 30 ans.