Je ne voulais pas écrire une critique sur cette série de suite. J'ai trop aimé pour pouvoir penser être objectif. J'ai attendu longtemps. J'ai vu la première saison 3 fois, et j'attend la deuxième. J'ai aussi lu "Lexington letter" (un pdf qui a été mis sur le net et qui apporte au lore de la série).
Mais voilà. Il faut savoir être dithyrambique quand il le faut. Le temps est passé, et j'ai revu cette série récemment. Et honnetement. Je n'ai rien vu de tel depuis un moment. Peut être la série "Undone" m'a autant bouleversé. Mais je crois que Severance touche à bien plus de choses que n'importe quelle série.
A une époque ou nous sommes submergé par les séries, et des narrations cherchant à nous toucher, le putassier a pris le lead. Les cliffhangers, la caricature, les raccourcis, les recettes prémachées, les sujets faisant valoir l'égo du spectateur, les castings alléchants.. Severance n'est pas la dedans. Ca raconte une histoire. Deux histoires. Pleins d'histoires et pleins de thèmes.
Je peux essayer de résumer les questions abordées par cette série mais j'en oublierais probablement certaines. Qui sommes nous ? A quoi aspirons-nous ? Comment accepter la multitude de nos facettes ? Quand sommes nous vraiment libres ? A quel point acceptons-nous la soumission ? Quel est notre place dans la société ? Quand sommes nous vraiment heureux ? Connaissons-nous vraiment les gens qui nous entourent ? Les rapports de domination et d'exploitation de l'homme par l'homme prévalent-ils et sont-ils inévitables ? Mourir ou subir ?.. Bref, et ce n'est que ma lecture subjective de cette série.
Les américains nous ont habitués à des narratives parfois grossières et moralisatrices. Cette série non seulement évite ces écueils, mais démontre une subtilité inattendue, tant dans l'écriture, que dans la réalisation ainsi que le jeu d'acteurs. Ils sont justes, et portent un message dystopique, le tout accompagné d'un direction artistique léchée, une réalisation au fil, avec, malgré l'enjeu un paiement scénaristique.
Parce que j'ai eu clairement peur au début. Les cicatrices de la série LOST sont encore là, ouvertes et purulentes.
Et Severance place la barre aussi haut, voir plus. Mais non, le spectateur n'est jamais pris pour un con, l'histoire est authentique, troublante, le suspens est bien utilisé, avec modération, et surtout, surtout... l'histoire avance. Pas d'épisode "stand-alone", les cliffhangers sont là sans être abusés, et le propos dénonce avec une humanité criante dans un environnement froid et aséptisé.
Je ne pourrai pas développer à quel point cela fait plaisir de voir Patricia Arquette, John Turturro, Christopher Walken et ̶B̶e̶n̶ ̶W̶y̶a̶t̶t̶ Adam Scott...
Merci à eux, à Ben Stiller qui produit. Hâte de voir la suite.