Shadowhunters, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris une grosse louche de fantasy urbaine, ajouté des vampires, des loups-garous, des sorciers et des démons, puis avait saupoudré le tout d’adolescents trop bien coiffés qui passent plus de temps à se lancer des regards intenses qu’à combattre les forces du mal. Le résultat ? Une série qui essaie désespérément d’être sombre et épique, mais qui finit souvent par ressembler à un défilé de mode surnaturel avec une dose de drame adolescent en plus.
L’histoire suit Clary Fray, une jeune fille ordinaire qui découvre, en l’espace de deux épisodes, qu’elle appartient à une lignée de chasseurs d’ombres, des guerriers destinés à protéger le monde des démons. Oui, tout ça à 18 ans, un âge où la plupart des gens se battent avec leur emploi du temps universitaire, pas avec des épées runiques. Mais Clary, malgré son choc initial, accepte son destin un peu trop facilement, comme si devenir une Shadowhunter était à peine plus compliqué que de choisir une option au lycée.
On pourrait penser que le monde des Shadowhunters serait plein de mystères profonds, de batailles épiques, et de stratégies complexes pour vaincre les démons… mais non. La majorité du temps, la série préfère se concentrer sur des triangles amoureux, des querelles superficielles et des dialogues tellement dramatiques qu’ils finissent par être comiques. Les méchants ? Ils sont là, quelque part, mais tu as souvent l’impression qu’ils attendent patiemment leur tour pendant que les personnages principaux se perdent dans des intrigues sentimentales.
Clary (Katherine McNamara) fait de son mieux pour incarner cette héroïne en devenir, mais son personnage passe plus de temps à être stupéfaite par chaque révélation (et il y en a un paquet) qu’à véritablement s'imposer. Quant à son entourage, on a droit à Jace (Dominic Sherwood), le guerrier ténébreux à l’ego surdimensionné et aux abdos toujours bien mis en avant, qui passe la majorité de son temps à jouer le bad boy torturé. Et bien sûr, Alec (Matthew Daddario), le guerrier stoïque et brooding, dont l’histoire avec Magnus Bane, le sorcier extravagant, est probablement l’une des meilleures intrigues de la série (du moins, celle qui semble avoir une vraie émotion).
Côté action, on pourrait s’attendre à des combats spectaculaires avec des créatures infernales qui te feraient trembler… sauf que la majorité des scènes de combat sont un peu mollassonnes. Les personnages se battent avec des épées et des runes comme si c’était leur passe-temps du samedi après-midi, mais tout manque cruellement de tension. Même les démons ont l’air d’être là plus pour remplir le décor que pour représenter une véritable menace.
Et parlons-en, du décor. On est dans un monde supposément rempli de créatures surnaturelles, mais les effets spéciaux sont souvent… disons… limités. Les démons sont plus drôles qu’effrayants, et certains lieux censés être des repères de magie ou des lieux sacrés ressemblent plus à des clubs nocturnes vaguement stylés qu’à des endroits dangereux et mystérieux.
Quant à l’intrigue générale, elle part dans tous les sens. Les scénaristes essaient de jongler entre des quêtes pour récupérer des artefacts magiques, des révélations familiales à n’en plus finir, et des batailles entre différents clans de créatures surnaturelles. Mais tout ça finit par devenir un joyeux bazar où tu te demandes souvent pourquoi telle ou telle chose est importante. À la fin de chaque épisode, tu te rends compte que tu as suivi une multitude de sous-intrigues, mais que peu d’entre elles semblent avoir un véritable impact.
Visuellement, la série mise beaucoup sur des personnages à la beauté impeccable, même au milieu de l’action. Les cheveux de Clary et Jace restent miraculeusement en place, et les tenues de combat semblent plus conçues pour un photoshoot que pour une véritable guerre contre les forces des ténèbres. Si tu cherches du drame adolescent mélangé à de la fantasy, Shadowhunters t’en donnera à la pelle, mais si tu espérais des combats épiques ou une intrigue dense et immersive, tu risques de rester sur ta faim.
En résumé, Shadowhunters est une série qui promet beaucoup avec son univers riche et ses créatures magiques, mais qui finit par se perdre dans des intrigues amoureuses adolescentes et des combats sans véritable intensité. Les fans de fantasy urbaine pourraient y trouver un certain charme (surtout si tu aimes les triangles amoureux et les créatures en CGI), mais ceux qui espéraient une série profonde et captivante seront probablement déçus. Si tu aimes les beaux visages, les romances compliquées et quelques bagarres surnaturelles de temps en temps, Shadowhunters peut te divertir. Mais ne t’attends pas à une aventure épique qui te fera trembler devant les démons.