La nostalgie d'un des premiers animes que j'ai suivi sur les chaînes câblées m'obligeait à me jeter sur cette ré-adaptation de Shaman King, cette fois-ci totalement fidèle au manga, alors que la première mouture avait dû s'imaginer sa propre conclusion.
20 ans plus tard donc, la production d'anime a pas mal changé et cette nouvelle version va très vite afficher des différences agaçantes. La plus évidente est qu'elle souffre d'un énorme problème de rythme. Les 15 premiers épisodes couvrent la même histoire que son aînée en deux fois moins de temps. Une frénésie qu'on pourrait excuser par le fait que c'est du contenu déjà vu et, effectivement, les 20 épisodes suivants vont lever un peu le pied pour bien mettre en avant les antagonistes et creuser les personnages. Puis, passé l'épisode 30, l'intrigue est une succession de power-ups et révélations importantes sans laisser de répit au spectateur. Le statu quo change toutes les 5 minutes, jusqu'à sortir des backstories injustifiées sur les derniers épisodes. C'est donc extrêmement rushé sur le dernier tiers, avec des ajouts dispensables et des situations qui surviennent sans explication. Un joli bâclage qui débouche sur un finale cosmique prétentieux et démago. Le résultat de 285 chapitres adaptés en 52 épisodes ; on n'est pas au niveau de The God Of High School encore (112 chp en 13 eps), mais pour comparaison : HxH c'est 340 chps en 148 eps, FMA:B a fait 108 chps en 64 eps, et SnK va tabler sur ~100 eps pour 139 chps.
À côté de ça, que peut-on y trouver ? Le dessin remis au goût du jour est appréciable, notamment sur le chara-design. Toutefois l'animation est assez fainéante : bien trop souvent minimaliste, on se rend compte que les décors sont généralement vides et les affrontements se suivent plus par successions de poses que véritable dynamisme dessiné. Difficile, ainsi, d'en tirer une fibre épique, surtout que la bande-son n'est pas mémorable ; ce sont des compositions classiques et attendues pour le genre. On note également une tendance à répéter bien trop de fois les mêmes évidences qui sont à l'écran. En fin de compte, même si le centre de cette version de 2021 offre ce que l'on attendait du projet, ses nombreux autres écueils et le gâchis constaté sur les segments les plus importants de l'histoire, faute à une production sans passion, donnent un goût amer à la nostalgie.