Sherlock Holmes l'un des personnages les plus mythiques de la littérature anglaise, trouve dans la série créée par Steven Moffat et Mark Gatiss un nouveau souffle. Là ou Elementary, (malgré la bonne prestation de Johnny Lee Miller) dénaturalise complètement l'œuvre de Sir Arthur Conan Doyle, la série de la BBC reste fidèle aux romans et trouve son originalité dans le fait de transposer notre détective de la fin du 19 ème siècle à notre époque. La série assume ce parti pris en modernisant les enquêtes déjà existantes dans les livres et en y intégrant les nouvelles technologies. À noter également des petits clins d'œil aux recueils de nouvelles qui rendent un bel hommage (Les cinq pépins d’oranges, le dernier problème, le ruban moucheté,…)
On retrouve bien évidemment les célèbres personnages des romans : son ami et complice John Watson, Mycroft Holmes (interpréter par Mark Gatiss himself),Mary Morstan, Lestrade, Irène Adler, Madame Hudson et bien sûr, son grand rival, James Moriarty dont l'ombre plane dès le premier épisode de la 1ere saison.
Au niveau du casting, le choix de Benedicte Cumberbatch est excellent. Physiquement très ressemblant au personnage de l’œuvre littéraire, il retransmet avec perfection la psychologie qui caractérise Sherlock Holmes : froid, égoïste, asocial, méprisant tous ceux qui ont une intelligence inférieure à la sienne en plus d’être comme il aime se décrire un sociopathe de haut niveau. Martin Freeman quant à lui est tout aussi excellent dans le rôle de Watson dont la personnalité plus posée et réservée complète très bien celle de Sherlock.
En rendant la relation des protagonistes moins formels que dans les livres, les scénaristes ont réussi (ce qui fait la particularité de ce duo) à nous toucher émotionnellement en montrant cette amitié grandissante et le respect mutuel qui s'en dégage. De plus, la petite touche d'humour British complète parfaitement cette alchimie.
Mais Sherlock n'est pas exempte de tout reproche. Son plus gros point faible est que le spectateur se sent parfois écarter de l'affaire traitée et reste sur le bord de la route. Il nous est impossible de tenter de suivre le cheminement intellectuel de Sherlock et ainsi tenter de résoudre l’affaire.
Enfin un aspect qui je trouve à mon goût est sous exploité et qui sert beaucoup Sherlock dans les romans, c'est son art du déguisement. Il n'est à mon avis pas assez accentué. À de très rares occasions, on peut observer Sherlock utilisé ce talent.
Mais ces quelques défauts n’enlèvent en rien les nombreuses qualités de cette grande série.
Une saison 4 est-elle prévue pour 2017 ? Élémentaires, mes chers lecteurs !