Sir Arthur Conan Doyle peut vous remercier
Mettre en scène un personnage aussi populaire que Sherlock Holmes dans un univers contemporain était un pari risqué. Ce pari est brillamment relevé, et c'est pourquoi je lui met la note maximale. Que dire ? Je vais d'abord parler de la mise en scène, qui est exemplaire. Des incrustations pour montrer ce que voit Sherlock, des mouvements de caméra ambitieux, et surtout, la mise en image des réflexions du détective : c'est dynamique, c'est intelligent, même si c'est des fois un peu rapide, et c'est assez novateur : s'il recherche un lieu précis, par exemple, on voit son visage sur lequel est projeté une carte, qui est déplacé rapidement en fonction des indices trouvés précédemment. De plus, le montage est assez dynamique, ce empêche les longueurs dans les épisodes qui font tout de même 1h30 (pour être honnête, sur les 9 épisodes qui sont sortis à l'heure où j’écris cette critique, j'en ai seulement trouvé 2 un peu long).
Parlons maintenant des personnages : Sherlock, interprété par le désormais célèbre Benedict Cumberbatch (Le Hobbit : La désolation de Smaug, Star Trek Into Darkness), est un sociopathe, qui méprise les autres car ils les trouvent stupides, et qui se sert des enquêtes comme substitut à son addiction à la cigarette et à diverses drogues. Il sort une dizaine de "punch-line" par épisode qui ferait pâlir le cynique Dr House, et s'amuse à rappeler sa supériorité intellectuelle aux autres, afin d'être naturel. Quand à John Watson, interprété par Martin "Bilbo" Freeman, c'est homme normal, qui retrouve dans les enquêtes l'excitation qu'il avait lorsqu'il était médecin de guerre en Irak. Il fait office de personne chaleureuse, humaine, dans ce duo improbable. Je précise que d'ailleurs que si la série s'appelle Sherlock, les deux personnages sont aussi importants : Watson n'est pas du tout secondaire, c'est d'ailleurs surtout lui qu'on suit afin de garder l'effet de surprise sur les diverses "nouveautés" du détective. Il y a aussi d'autres personnages, comme Lestrade, seul policier ne détestant pas complètement Sherlock, Mrs Hudson, gouvernante de l'appartement de Baker Street, ou Molly, une assistante de laboratoire qui sert d'aide au duo lors de certaines enquêtes. Je ne vous spoile rien en les dévoilant, mais sachez aussi que cette série profite d'un des meilleurs antagonistes de toutes les séries que j'ai pu voir jusqu'à maintenant (je n'en dis pas plus pour que vous puissiez le découvrir par vous même).
Enfin parlons scénario. Chaque épisode est différent, les enquêtes n'ont rien à voir entre elles, par leur résolution que par le motif du criminel. Le suspense tient jusqu'au bout, et la série arrive souvent à nous surprendre. J'vais pas être plus exhaustif : cette série est un grand cru, servit par une réalisation intelligente, un scénario en béton armé, et par des acteurs excellents, quel que soit l'importance du rôle. A voir absolument.