Sherlock par Ludovic Stoecklin
L'année dernière, j'avais été totalement conquis par la première saison et cette vision de Mark Gatiss, Steven Moffat nous proposant un Sherlock Holmes vivant non pas en plein 19e siècle mais en 2011, paris risqué et osé qui paradoxalement nous offre à mon sens l'adaptation la plus fidèle et la plus réussie à ce jour.
Les adeptes de Doctor Who reconnaitront d''ailleurs rapidement le style Steven Moffat, que ce soit dans l'écriture, l'esthétisme ou la mise en scène. C'est, tonique, dynamique à souhait et ça sied à merveille à l'univers Holmesien qui arrive à mélanger avec une habilité remarquable, les enquêtes très connues du célèbre détective en y incorporant la technologie moderne comme les téléphone portables, ordinateurs ou réseaux sociaux.
La parti pris de la série est de nous proposer en gros 3 films d'1h30 pour composer une saison, si ça peut sembler peu, je trouve l'idée bien pensée, ça permet non seulement une certaine cohésion et des épisodes très bien rythmés sans temps mort, de quoi éviter de se perdre dans des intrigues à rallonge, mais également de développer de façon très efficace les différentes enquêtes sans les raccourcir pour suivre le schéma classique des 45 minutes.
Pour incarner les personnages imaginés par Sir Conan Doyle, il fallait un solide casting et fort heureusement pour nous, c'est probablement l'aspect le plus réussi du show, Benedict Cumberbatch que je ne connaissais pas avant, est époustouflant dans le rôle de Sherlock cernant parfaitement le personnage et ses différentes facettes, son côté cynique, suffisant, misanthrope, hautain ou encore son addiction aux énigmes, rien ne sonne faux. On suit ainsi avec jubilations ses déductions et ses théories accompagné par l'idée judicieuse d'incorporer des sous titres qui retranscrivent ses pensées.
Bien entendu, que serait Sherlock sans son fidèle compagnon, John Watson incarné par un Martin Freeman qui lui aussi se fond totalement dans ce rôle, attachant et drôle, la complicité entre les deux acteurs est palpable de quoi rendre un sacré hommage à ce duo atypique imaginé par Conan Doyle.
Quant à Andrew Scott, si j'étais un peu réticent après l'avoir vu brièvement en fin de première saison dans le rôle du diabolique Jim Moriarty, je l'ai trouvé impeccable et brillant, rôle pourtant au combien casse gueule.
Bref, cette version moderne de Sherlock Holmes réussi tout ce qu'elle entreprend, arrivant à dépoussiérer l'œuvre originale tout en la respectant, elle parviendra je pense à séduire aussi bien les fans que les néophytes. Interprétation magistrale, humour mordant, dialogues savoureux, bande son superbe, des ingrédients qui nous offrent des petits chef d'œuvre lors de ces deux saisons rivalisant aisément avec le cinéma, à découvrir de toute urgence si ce n'est pas encore fait.