Grâce à mon mode de vie actuel gouverné par le binge watching, j'ai eu tout loisir au cours du weekend d'enchaîner les trois saisons disponibles de "Sherlock", cette transposition moderne du héros de Sir Arthur Conan Doyle, et avec un binôme d'acteurs qui me séduit de plus en plus au fil des ans. Quelques énigmes et twists plus tard, comment ne pas tomber sous le charme de ce sociopathe flanqué de sa bonne conscience presque moustachue ? Élémentaire, mon cher ami !
Puisque l'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, les Britanniques ont fait le choix de porter eux-mêmes cette série et cela se ressent de bout en bout, où l'angle terre-à-terre du Londres actuel magnifié par la mise-en-scène côtoie l'incandescence du jeu d'acteurs. Mais cela veut également dire avec les défauts qui se tamisent ici et là, à savoir une baisse de régime sur un ou deux épisodes, mais restant quand même bien plus digeste qu'une dinde farcie par votre vieille tante ou cette longue phrase.
Les bonnes idées visuelles se succèdent, les scénarii sont prenants et bardés de références, mais c'est véritablement l'incarnation par Cumberbatch et Freeman qui transcende l'oeuvre. Ils ne jouent plus Holmes et Watson, ils sont véritablement l'enquêteur et son associé docteur. Même Moriarty, le némesis du héros, trouve en Andrew Scott l'incarnation idoine, pleine de folie, qui tient en haleine sans être non plus des plus lourdingues.
Flanqué d'une ambiance musicale adéquate, la série n'aura pas mis bien longtemps pour trouver ses repères et le rythme "trilogique" de chaque saison évite que la série tombe dans le piège d'un essoufflement trop prononcé.
Sherlock, c'est peut-être la série policière qui réussit à se démarquer d'une concurrence qui n'a jamais été aussi prononcée qu'au cours de ces dernières années et ce style qui lui est propre permet aussi au spectateur de ne pas se sentir ballonné de tant d'enquêtes dont il est témoin. Une véritable réussite qui ne court pas les rues, même au 221 Baker Street...