Un petit résumé de l'histoire pour commencer :
Au Japon, il y 16 ans, la loi sur les Bonnes Mœurs et l'Ordre Moral a été adoptée. Depuis lors tous les termes sexuels ainsi que tout ce qui se rapporte au sexe à été prohibé et éradiqué.
Tous les citoyens portent un appareil de contrôle, le PM, qui signale tout manquement "aux bonnes mœurs".
Tokioka, réputé pour être l'établissement scolaire le plus pure du Japon est en fait un nid à handicapé du sexe, l’ignorance dans un domaine menant toujours aux pires comportement, spéculations et rumeurs infondées.
C'est dans ce cadre qu'Ayame Kajô une des élèves de cette école organise la résistance à cette dictature puritaine.
Cette terroriste de l'humour sexuel de bas étage va recruter de force Tanukichi Okuma dans son mouvement pour ouvrir les yeux de tous et luter contre la censure.
B on, avec un pitch comme ça vous vous attendez à une vanne bien lourde.
I mpossible d'y couper, de plus vu le niveau ça devrai pas être difficile.
T ambourinez, trompétez ou hurlez mais vous allez être déçus.
E t bien oui, j'ai résisté à la tentation et je vais commencer de suite la critique.
De plus, je vais commencer par un peu d'histoire contemporaine (je sens que je viens de perdre une partie de l'auditoire).
J'avais envie de faire ça pour apporter un regard surement différent des futurs critiques qui pourront être faites sur cet anime.
Depuis le début des années 2000, le Japon, ou plutôt les politiques japonais, promulguent des lois prohibitives et de censure par rapport au sexe et ses déviances mais aussi par impact sur des aspects culturels japonais reliés au sexe ou non. Tout ceci est fait dans le but avoué de "s'aligner sur les mœurs des autres pays" mais aussi (et surement surtout) afin de corriger des dérives sexuelles liées à leur histoire plus ancienne.
Face à ces lois une dissidence constituée de divers courants de pensées s'est formée. La quasi totalité de ces mouvements même s'ils défendent des points de vue totalement différents sont liés à la production ou l'édition de médias.
C'est en plein dans cette lute que paraissent des œuvres traitant de la censure au sens large ou sur des thèmes particuliers.
Dans Shimoneta, vous l'aurez compris, on se penche sur l'absurdité de la censure extrême du sexe et de la sexualité et l'idiotie d'une réponse radicale à celle-ci.
Mais il existe d'autres œuvres récentes comme :
-le light novel Library Wars (adapté en manga : Library Wars - Love & War mais aussi en anime : Toshokan Sensou et en OAV).
-le manga Poison City par Tetsuya Tsutsui.
-le manga Bakuman (adapté en anime sous le même nom).
Toutes abordant la censure ou la prohibition sous différentes formes.
Shimoneta n'est donc pas seulement un anime loufoque et burlesque mais aussi une œuvre militante sur une question d'actualité !
Voilà, j'en ai fini avec l'aspect culturel. Vous pouvez vous gratter les couilles ou la chatte et péter un coup.
Venons en maintenant à l'anime.
L'animation, les décors et les graphismes sont de bonne facture pour un anime comique. Rien qui ne vous fera faire des wahooo devant une scène d'action ou rester bouche bée devant le chara-design mais on est au dessus de ce qui se fait habituellement pour ce genre.
Les musiques sont sympathiques avec une large préférence pour le générique de fin qui est vraiment entraînant et rythmé.
Côté humour, les amoureux du premier degré, du jeu de mot facile et de la blague de cul seront dans leur bain.
Car pour luter contre un état faisant de la démesure dans le contrôle et les interdits, les héros usent de démesure humoristique de bas étage et de gags graveleux.
L'histoire nous met habilement face aux dérives du puritanisme, de la censure et de la prohibition tout en restant dans le registre comique ou sarcastique. La dérision est le mot d'ordre car les anti-bonnes moeurs sont eux aussi tournés en dérision par leur propos, leurs actions et les conséquences de leurs actes.
La lute entre ces deux mouvements antagonistes donne lieu à des stratégies et des retournements de situations souvent inattendus.
Le point fort de cette anime, en plus du fait qu'on s'amuse beaucoup, réside dans les personnalités de ses protagonistes.
Ayame Kajô, la tête du mouvement SOX de lutte contre l'oppression, est délicieusement folle et à la fois mure et philosophe. Elle est capable de glisser une pensée philosophique bien sentie sur la liberté d'expression ou l'amour entre deux vannes pourries remplies de grossièretés.
Tanukichi Okuma, le recruté malgré lui, est bien qu'il ai été élevé dans la connaissance sexuelle un doux rêveur idolâtrant l'amour asexué et chaste.
Anna Nishikinomiya est le reflet dans le miroir de Tanukichi. Je vous laisse découvrir en quoi et pourquoi par vous même, ne souhaitant pas spoiler.
L'assistant d'Anna, Goriki, la responsable du labo, l'artiste adulée de l'école... tous les personnages sont superbes.
Leurs personnalités, leurs failles, leurs folies, les rendent tous très drôles et attachants.
Ils luttent tous pour leurs idéaux et leurs convictions mais toujours dans un excès délectable.
Je vous invite vous aussi à défendre vos idéaux que vous soyez censeur ou Ero-terroriste !
Regardez tous Shimoneta bordel à couille de bite de pompe à chiotte de merde !
Petit bonus : Eugène Delacroix revisité