Sous la poussière, la plage.

Lieu commun : Six Feet Under est une série à part... qui part d'un cas particulier des plus moroses pour étendre son propos jusqu'à l'universalité. En mettant en scène une famille gérant une entreprise de pompes funèbres de père en fils, elle adopte un cadre atypique pour ancrer profondément les racines psychologiques de chacun de ses membres. Tous autonomes, ayant des personnalités antagonistes et pourtant complémentaires, ils forment une mini-société quasi-représentative du macrocosme des Etats-Unis. « Quasi », car ces portraits ne sont quoiqu'on en dise pas ceux de l'américain moyen. Les relations internes et externes établies entre ces crânes aux drapeaux plantés dans la tempête sont amenées à se croiser, s'enrichir et inévitablement se détériorer... Pour que Six Feet Under s'impose comme un simulacre exemplaire des turpitudes de la vie, expérimentées un beau jour par tout un chacun.
Ainsi, l'émotion y est souvent à fleur de peau, et pourtant ne verse jamais dans la facilité de l'ostentation et de la démonstrativité à outrance. La magie de la suggestion opère à merveille ; et l'attachement à ces êtres que l'on intègre sans hésiter à notre famille est tel qu'il nous est impossible de nous en séparer sans verser de chaudes larmes au moment où retentissent les dernières notes du requiem. Six Feet Under est une grande série, dont l'enveloppe est amenée à vieillir, mais dont l'âme, élevée en odeur de sainteté par ses enjeux philosophiques, restera éternelle.