Très attendu des fans du genre, Sonny Boy s'impose aisément comme une oeuvre culte en devenir.
On suit une classe de collégiens se retrouvant perdus dans un espace temps figé et loin du monde qu'ils ont connus, cherchant à retourner chez eux. C'est au fil de 12 épisodes à l'écriture grandiose qu'ils vont petit à petit comprendre la raison de leur dérive ainsi que leur raison d'être.
On parle bien ici de dérive puisque Sonny Boy ne se prive pas de se comparer à Robinson Crusoé, les personnages passant la plus grande partie de la série sur une île déserte à laquelle ils devront s’accommoder.
Chaque élève se voit aussi gagner un pouvoir, certains très utiles et d'autres bien plus absurdes.
Parmis les dérivés on va plus particulièrement suivre 6 personnages :
- Nagara, le protagoniste de la série, du genre solitaire et déprimé, il n'est pas sans rappeler Shinji Ikari d'Evangelion. Il n'a aucun pouvoir contrairement aux autres
- Nozomi, une jeune fille peu ordinaire, n'ayant pas de téléphone portable et étant pleine d'espoir.
- Mizuho et ses trois chats, une fille franche n'ayant pas peur de dire tout haut ce qu'elle pense des autres. Sa personnalité l'isole rapidement des autres.
- Asakaze, un garçon rebelle se sentant à l'écart mais possédant le pouvoir extrêmement utile de contrôler la gravité.
- Rajdhani, un inventeur brillant très investi dans la compréhension de leur situation.
- Hoshi, un étrange garçon qui semble en savoir plus que les autres.
Ces 6 personnages vont beaucoup évoluer au fil de la série et sont tous à la fois intéressants et charmants. On prend grand plaisir à suivre leurs péripéties, leurs hauts et leurs bas ainsi que leurs finalités.
Cependant, Sonny Boy n'hésite pas à mettre en avant ses personnages secondaires de temps en temps, dédiant parfois un épisode entier à certains, offrant constamment des perspectives nouvelles apportant un vent d'air frais à chaque fois.
C'est là le point fort de Sonny Boy, sa capacité à se renouveler. Chaque épisode est très distinct du précédant. Jamais une routine n'a le temps de s'installer, il y a toujours quelque chose de nouveau à appréhender et donnant à réfléchir. C'est aussi ce qui peut dérouter de l'oeuvre, ce manque de stabilité et la liberté d’interprétation de nombreux moments clés.
Sonny Boy peut être qualifié d'ovni de part sa construction et son sujet. Cette série saura cependant toucher les fans d'onirisme, repoussant les limites du médium à de nombreuses reprises, jouissant d'une animation et esthétique parfaitement maîtrisée.
C'est aussi une oeuvre introspective, une quête de sens dans un monde qui en semble dénué. Des personnages qui se cherchent, se trouvent ou non. Ses thématiques sont profondément humaines et je pense que chacun peut s'identifier à ce que ressentent ces personnages. C'est une série qui se veut parfois difficile à regarder, les larmes peuvent couler et on n'en ressort pas indemne.
Je pense sincèrement que Sonny Boy continuera d'être découvert et apprécié dans les années qui viennent, à en obtenir un statut culte pour les aficionados du genre cherchant désespérément un peu d'originalité et de sobriété dans une industrie gouvernée par le nekketsu et le moe.