Sons of Anarchy...une série qui m'évoquait tant de choses depuis un moment. Je dois avouer que je ne suis pas très friand des séries du genre, c'est à dire plongées dans les USA contemporains sous fond de criminalité exacerbée avec tout ce que cela implique (drogues, sexe, violence, ...) et l'univers des bikers ne me disait absolument rien. Néanmoins, j'ai outrepassé mes appréhensions totalement subjectives pour me lancer relativement appréciée dans le milieu.
Les premiers episodes m'avaient malheureusement refroidi. Caricaturaux, faussement subversifs, personnages têtes à claques, il y avait toutefois certains éléments prometteurs. Comme si la série avait répondu à mes promesses, à partir du huitième episode, la série commence enfin !
S'ensuit six saisons de très bonne facture, même si elles n'atteignent pas toutes des sommets. Par exemple, selon moi, la saison 4 était la meilleure : intense, avec une grande montée de puissance, le meilleur traitement de personnages. Par opposition, la saison 5 m'avait déçu, car elle était tout ce que la saison 4 n'était pas. Mais je ne vais pas descendre la série, car même si elle a quelques défauts : j'ai adoré la majorité.
Mais pourquoi ai-je autant aimé, moi qui ne m'identifies pas aisément avec ce type d'univers ? Selon moi, cette série possède d'indéniables qualités. La première, sa principale, est qu'elle possède une ambiance immersive. On se sent vraiment dans le milieu des bikers : les covers sont magnifiques et prenantes, la ville prend vie à travers les interactions entre les personnages. Il n'y a pas à dire, on est littéralement plongé dans ce petit monde sans pour autant s'y identifier. Voilà la force de la série : on s'attache à des personnages dont la plupart sont parfois des malfrats qui tuent sans vergogne. La mise en scène, pointilleuse, nous permet de nous offrir des episodes variés et rythmés.
La deuxième principale qualité de la série est aussi un défaut, tout dépend du point de vue. Effectivement, selon moi, le traitement des personnages est à la fois un défaut et une qualité. Je vais donc parler un peu des personnages principaux, et je précise donc que c'est purement subjectif. Selon moi, Jax Teller est un excellent protagoniste. Pas le meilleur, mais tout du long, j'ai ressenti une profonde affection pour lui, voire de l'empathie à ses moments les plus tragiques. Au départ, c'est un gars très sympa : humain mais pas parfait. Au fur et à mesure de l'avancée de la série, il subit inexorablement la corruption par le pouvoir.
Il reproche à Clay toutes ses actions mais il finit par tuer sans la moindre once de pitié. En guise de rédemption pour toutes ses erreurs, il suit le chemin de son père quoi qu'il en coûte.
Similairement, je pense que Gemma, sa douce mère, est un excellent personnage. Je sais qu'elle est plutôt détestée, mais malgré toutes ses mauvaises actions, c'est comme Jax, je la comprends. Elle est profondément humaine derrière sa condescendance caractéristique. Du coup, elle agit avant de réfléchir. Autrement dit, elle laisse parler son cœur plutôt que son cerveau. Elle commet une kyrielle d'erreurs, mais elles sont toutes bien amenées.
Concernant les autres personnages, je pense notamment à Clay, que je qualifierais "d'enfoiré au bon cœur" et de Juice. Antipathique au début, il devient attachant et plus humain à partir de la saison 4, où il se targue d'un développement réussi jusqu'à la fin. Je ne vais pas non plus oublier Opie, attachant, il correspond pour moi à ce qui fait un bon personnage : profondément humain et tiraillé par tous ses choix.
Sa mort est très triste, mais une étape obligé pour l'évolution de Jax qui en ressortira irréversiblement changé.
Mention aussi à Nero, qui ne me disait rien au début, et qui se révèle pourtant parmi les meilleurs personnages de la série.
Là où le bât blesse, c'est que j'ai eu l'impression que le développement des personnages susmentionnés se faisait au mépris des autres membres du club. Au mieux, ils restent secondaires, unilatéraux ou faussement badass tout du long (Je pense notamment à Hap ou Rat, ou encore à ceux arrivés dans la saison 6). Seulement, les autres principaux, ceux qui ont une bonne tête. Bobby est un homme assez sage au début, mais il devient le toutou de Jax vers la fin. Chibbs et Tig étaient bien partis pour avoir un excellent développement, mais pour le premier, c'est le néant à partir de la saison 4 où il se met à surjouer en personnage, tandis que le deuxième subit les délires bizarres des scénaristes où on le fait devenir l'élément comique du groupe, et ce alors
qu'il était totalement sérieux au début, puisqu'il a tué Donna
et qu'on lui flanque une romance aussi répugnante qu'inutile. De plus, autant lors des premières saisons, il y avait de la place pour tous les membres du club, autant vers la fin, il n'y en avait que pour Jax et son entourage, en excluant Juice.
Mais je ne vais pas descendre la série davantage : imparfaite, elle contient des moments marquants. Chaque début et fin de saison, à l'exception de la saison 1 et de la saison 5, sont maîtrisées à la perfection. Parfois prévisible, parfois surprenant, parfois agaçant, mais souvent voir toujours prenant, Sons of Anarchy est une très bonne série que je ne regrette pas d'avoir vu. Elle a le mérite de ne pas avoir traîné en longueur nonobstant ce que les mauvaises langues pourraient prétendre et dispose d'une conclusion faisant partie des plus brillantes qu'il m'ait été donné de voir pour une série.
Saison 1 : 7/10
Saison 2 : 8/10
Saison 3 : 8/10
Saison 4 : 9/10
Saison 5 : 6,5/10
Saison 6 : 8/10
Saison 7 : 8,5/10
Total : 7,85/10 = 8/10