Impossible de ne pas songer à Rome avec cette série se passant dans la Rome antique. Mais avec un traitement bien différent : des ralentis et une image retouchée comme dans le film 300, gerbes de sang pour accentuer la brutalité, scènes érotiques et nudité bien plus présentes. Oui ces scènes sont parfois trop fréquentes, mais ce serait regrettable de s’arrêter là et de ne voir qu’une série racoleuse surfant sur Rome, Game of throne ou True blood. Car la violence et l’érotisme font partie de la pâte graphique unique de Spartacus, et n’excluent pas le développement d’une histoire et des personnages auxquels on s’attache.
Comme dans Rome, les nobles sont prêts à toutes les bassesses pour satisfaire leur ambition dévorante et destructive, une noblesse qui dissimule des désirs avides de chair et de sang. Ce qui me fait dire qu’historiquement, malgré son traitement spécial, la série reste assez fidèle et n’exagère pas trop les comportements. Manipulation, trahison, perfidie, jalousie, fierté les consument. Difficile de dire qui est le plus civilisé, les esclaves étant parfois plus libres que leurs maîtres, prisonniers de leurs propres pulsions. Ils ne valent guère mieux que le peuple déchainé au spectacle des gladiateurs s’entretuant. Rapidement, des guerriers sanguinaires mais capable d’aimer finissent par susciter plus de sympathie que ces êtres dépravés.
Le spectateur est conduit dans ce troublant spectacle de luxure et de barbarie, de sang coulé et de corps dénudé, de combats brutaux et d’ébats bestiaux, satisfaisant ses propres bas instincts avec un plaisir coupable. Dans le ludus, où s’entraînent les gladiateurs, où coule le sang et la transpiration, où résonne le fracas des armes, vit passions animés, amours contrariés, jalousie, vengeance, haine, souffrance, et complots. Esclaves, gladiateurs, nobles, tous sont soumis à cette déferlante d’émotions qui, si elles ont font battre leurs cœurs, les amènent bien souvent au bord de leur perte. Mais le sang appelle le sang, la vérité dissimulée finit parfois par éclater dans un retour de flammes, et dans ce lieu restreint ou règne des instincts passionnés, ce retour de flammes ne peut être qu’explosif.
Comme défauts, il y a quelques incohérences, des facilités scénaristiques, et quelques intrigues un peu répétitives, mais rien de bien agaçant. Une série agréable à suivre donc et assez prenante.