Spawn ou un vrai ghost rider qui se respecte.
Spawn est l'histoire d'Al Simmons militaire brulé vif qui après avoir fait un pacte avec le démon Malebogia revient sous la forme d'une fusion entre un Ghost Rider et le Punisher. Sérieusement comment louper ça ? C'est peut être le meilleur animé sérieux de comics que l'on ai eu depuis longtemps.
Commençons par les points positif au niveau du fond. La série est excellente, le pitch de base saura ravir tout le monde, déjà un noir qui part en enfer et qui se fait guider par un clown pédophile démoniaque c'est génial. Ce qu'il y a de bien et que je pense, vous aurez remarqué dès le début c'est que bien que ce soit animé et bien que ce soit un comics ici on est pas là pour un public enfantin.
Les thèmes sont durs, l'animation est violente, les dialogues sont crus et les valeurs religieuses et philosophiques (ainsi que morales) sont bien retournées. On est ici à la découverte d'un monde emplit d'une corruption sociale qui ne juge que par le vice, le plaisir, la douleur et la force... une vision du monde humain que l'on aimerait voir plus souvent.
Outre cette superbe ambiance et ces thèmes crus, on assiste à des relations excellentes entre des personnages très bien écrits, que ça soit Al Simmons, sa femme Wanda, Violator, les inspecteurs de police, ou de simples mafieux, tout est très bien développé. On suit des intrigues diverses toutes mêlées avec des points de vues différents ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais.
Le scénario est assez basique quand on y réfléchi mais la manière de le traiter reste intéressante, chaque personnage a son coté attachant et chacun se démarque des autres ce qui en fait un véritable festival de points d'intérêts et de visions sociales.
On assiste notamment à des tensions et des suspens qui sont bien dosés bien que la série comporte quelques longueurs et on a surtout avec toutes ces péripéties des évolutions de personnages à la fois logiques, satisfaisantes et intéressantes. Les interactions qui sont montrées à l'écran ne sont jamais répétitives ou lassantes.
On est plongé sans mégarde dans un univers très trash aux violences excessives et ayant une morale très souvent absente mais qui n'empêche pas de poser des thématiques développées avec beaucoup de panache et de drama. Très souvent les thèmes tournent autour de la nature humaine et de ce que l'on peut faire pour poursuivre son but, que ce soit l'amour, l'intérêt personnel ou tout simplement la survie on est confronté à des réactions humaines qui portent à réfléchir.
Maintenant parlant de la forme, comme je l'ai dit l’œuvre est surplombée de valeurs religieuses qui sont alors mis à mal, mais ce qu'il y a d'intéressant en plus des thèmes abordés est la manière de les aborder.
L’œuvre est techniquement époustouflante, elle n'a absolument pas pris une ride même la VF est excellente (excepté pour les doublages d'enfants figurants, je parle des enfants qui se rendent au camion de glace de la saison 1 épisode 2, bon après on peut pardonner un loupé sur 18 épisodes ça arrive). La musique est sobre mais efficace et sait maintenir la tension tout en instaurant une ambiance mi religieuse mi profane ce qui reste un plaisir.
Le gros point fort de la série c'est surtout l'animation et ce en deux point:
Tout d'abord le dessin, il est juste magnifique, dans un style "les nouvelles aventures de Batman" mais qui joue très bien avec les contrastes de violence de la série. C'est simple: il y a de la violence PARTOUT aussi il est difficile dans beaucoup de série de dessiner coupures, déchiquetages, éclatements de boyaux, fractures, brûlures, j'en passe et des meilleures.
Sauf que là c'est simple, la violence c'est un terrain de jeu, jamais une boucherie n'aura été dessiné avec ce style de panache et c'est merveilleux parce que pour une fois on assiste à quelque chose que tout le monde veut voir:
UN VRAI GHOST RIDER
Soyons très clair, J'ADORE Ghost Rider et suis de ce fait un immense fan du Cosmic Ghost Rider, cependant le gros point négatif de ce genre de héros démoniaque et semi immortel c'est que bien que surpuissant ils se font éclater par des ennemis surpuissants contre lesquels on peut les confronter, un peu comme Deadpool. Et bien là nous sommes servis (dans le bon sens du terme) puisque c'est l'inverse, c'est à dire que Spawn s'est cru dans l'ombre de la Guerre et qu'il a tout simplement choisi de ne pas se laisser marcher sur les pieds.
C'est GENIAL c'est tout ce qu'on attendait de quelqu'un devenu officier des armé de Satan et on est servi. Et en ce point l'animation n'est que le support du carnage et du chaos sanglant du châtiment infernal qui s'abattra sur ceux qui auront le malheur de se dresser dans l'angle de vue du Hellspawn.
La deuxième chose qui renforce l'animation au point d'en faire une œuvre d'art c'est la lumière et les contrastes qu'elle offre. C'est du génie, pas une scène, pas une image, pas une Frame ne contient pas un jeu de lumière et d'ombre ayant à la fois une double lecture de l'emprise des ténèbres sur ce monde et une vision esthétique du cadre.
La lumière est si bien dosé que pas une seule seconde on ne doute de la qualité de la série, celle ci est comme assurée et chaque épisode reste sublime à regarder autant qu'à écouter.
Car il est plutôt rare qu'une série animée ait des doublages aussi profonds, proches des personnages mais surtout aux dialogues si bien écrits. Chaque personnage est unique par sa façon de parler si bien que c'est surprenant de voir une telle qualité dans le mimétisme social des personnages. le plus beau travail étant pour moi sur le cas de Violator, aux répliques tantôt drôles, sadiques et polluantes, tantôt crues, maléfiques et sérieuses. Toute la série repose je pense et de très loin sur le travail de ce personnage aussi imprévisible, fascinant et drôle.
Pour finir Spawn c'est un gros OUI, un oui à la violence, à la réflexion, à la souffrance, à la justice corrompue, aux dilemmes dans on ignore les conséquences et les maîtres cachés dans l'ombre et surtout un énorme OUI à tout ce que représente les idées reçus sur le genre, comme sur l’œuvre.
Une critique écrite à 21H41 quand j’eus la formidable idée de commencer Spawn à 0H20 et de la finir il y a 40 minutes.