Spice and Wolf par Antevre
A priori, je suis pas fan des romances à deux balles. Et puis de loin, Spice and Wolf ça ressemble au genre de truc que les fanatiques de furry (j'aimerais une explication, un jour, d'ailleurs, le furry ça fait partie des trucs que je parviens pas à comprendre) affectionnent... Sauf qu'en fait c'est ni une romance à deux balles, ni du ecchi. Et c'est plutôt bon, si l'on prend la peine d'entrer dans l'ambiance.
C'est l'histoire de Lawrence Craft, marchand ambulant, qui fait la rencontre de Horo, une jeune fille en apparence... sauf en ce qui concerne la queue et les oreilles de canidé. Horo est en fait une divinité qui se chargeait d'améliorer les récoltes de blé d'un petit village, jusqu'à ce que celui-ci cesse de croire en elle, n'en ayant plus besoin. Horo désire alors faire route avec Lawrence vers le nord pour retrouver son village natal... commence alors un voyage aux péripéties nombreuses, tandis que Lawrence cherche à réunir l'argent qui lui permettra d'ouvrir une échoppe et de ne plus courir les routes.
C'est curieux, parce que le premier truc qui m'a marqué dans cette série, ce sont les expressions faciales de Horo. Alors que je m'attendais à une bishoujo naïve et sans épaisseur qui suivrait le héros principal avec bienveillance, elle donne très vite le ton en montrant qu'elle a une véritable personnalité, qui se ressent aussi bien dans le doublage que dans le chara design ou l'animation. Sans pour autant tomber dans le stéréotype inverse de la fille d'abord froide puis amoureuse transie (croyez-le ou non, ça porte un nom, sur lequel je ne reviens pas pour le moment). Un vrai personnage, dans un anime ? WHAT !? Ca existe ? Ben oui. C'est pas courant, mais on en trouve. Très attachant, d'ailleurs, et en ce qui concerne le doublage, c'est du bon. Beaucoup aimé son "accent", ses tics de langage d'ailleurs, procédé qu'affectionne pas mal le monde de l'animation japonaise mais qui y va souvent à la louche. Ici, ça passe, parce que la doubleuse n'en fait pas trop, et ça rend bien. De même que, si je ne m'abuse - mon japonais n'est pas assez bon pour en jurer - son parler un peu archaïque du plus bel effet. Et en plus, ce personnage boit à peu près autant qu'Archer, ce qui la rend franchement atypique et amusante (bien que la gueule de bois non stop c'est lourd à un moment).
Mais ce qui fait le sel de cette série, ce sont bien évidemment les intrigues économiques, chose assez peu courante ailleurs. Elles sont inégales, toutefois, pas toutes agréables à suivre. Ainsi j'ai pas spécialement accroché au premier arc scénaristique de la saison 1, un peu plus au second, j'ai adoré le premier de la seconde saison - facile à suivre, intéressant et riche en rebondissements - et le deuxième était pas trop mal (bien que trop prévisible et se terminant en eau de boudin). Et tant qu'on parle de l'aspect "Lawrence" de l'intrigue, j'aimerais ajouter que ce personnage est souvent le prototype de la tête à claque. D'un opportunisme mesquin, peu réfléchi, j'ai eu plus d'une fois l'envie de le sortir de l'écran pour lui cogner dessus. Mais bon, on fait avec.
Du côté artistique et technique, c'est vraiment pas mal, les deux saisons, même si elles n'ont pas été faites par le même studio, rivalisent d'identité visuelle et d'esthétique. Les musiques sont prenantes et extrêmement rafraichissantes.
Spice and Wolf n'a pas que des qualités, et honnêtement ce n'est pas mon style préféré, mais son atmosphère envoûtante et sa singularité en font un incontournable de l'animation japonaise d'aujourd'hui. Très plaisante surprise.