Stockholm, 31 août

Saison 1 : 7/10

Du polar-drama scandinave bien dans la mouvance actuelle, avec une dose de social, une pincée de glamour, des jeunes et des vieux, des riches et des pauvres, et une sorte de Club des Cinq atypique chargé de mener l'enquête (et notamment un binôme central composé d'un ancien flic devenu clodo, et d'une brunette post-ado apprentie policière).

L'ensemble est baigné dans une magnifique lumière estivale (hormis les scènes parmi les SDF, à la photo plus terne et plus sombre), puisque l'intrigue de "Springfolden" se déroule à la belle saison (ça change de la neige souvent à l'honneur dans les séries nordiques).

La narration suit un rythme lent et âpre, sans abuser de rebondissements spectaculaires tous les quarts d'heure, ce qui demandera un peu de patience pour se plonger véritablement dans cette première salve de 10 épisodes, visible en one shot même si on évoque une saison 2 à venir.

Là où la série de Cilla et Rolf Börjlind déçoit quelque peu, c'est dans son évolution à mesure que le dénouement approche, et que les grosses ficelles sont progressivement de sortie (une scène d'homicide involontaire dans le dernier épisode, notamment, dignes des pires séries B) : certes, les auteurs parviennent à surprendre le spectateur avec le traditionnel final twist, mais c'est au détriment de la crédibilité et de la rigueur scénaristique dont "Springfolden" semblait se parer lors des premiers épisodes.

En dépit de ces défauts, la série diffusée en France sur 13ème Rue constitue un honnête divertissement, pour peu que l'on apprécie le genre policier-drama, grâce notamment à une galerie de personnages secondaires pittoresques, souvent attachants et même étonnants pour certains, incarnés avec talent par une bande de comédiens suédois épatants.

Saison 2 : 5/10

Ou bien j'ai manqué de recul et d'esprit critique durant la saison initiale (peut-être influencé inconsciemment par la "qualité scandinave"), ou bien ce deuxième volet est beaucoup moins réussi.
Le final mélodramatique et improbable de la saison précédente m'avait déjà alerté, mais on pouvait alors se satisfaire de la dimension sociale de la série (l'univers des SDF), et de plusieurs personnages pittoresques, en particulier les "méchants".

Mais cette-fois, vraiment, on frôle le ridicule à plusieurs reprises, comme dans les séries américaines très grand public (genre Abbas qui survit avec deux balles dans le buffet), et les deux intrigues - maladroitement reliées - présentent un intérêt très limité : dans l'enquête suédoise, j'avais grillé le tueur dès le départ, et dans l'enquête française, il n y a aucune surprise du début à la fin.
Au moins, on a le plaisir de visiter Marseille, ce qui permet aux réalisateurs de nous offrir des lumières magnifiques, ce qui reste le point fort de "Springfolden".

Le pire à mes yeux, ce sont les personnages principaux, que j'ai trouvé imbuvables cette fois-ci, à commencer par Olivia duck face Rönning, véritable Mary Sue - option pimbêche.
Le couple de vieux pas gâtés par Dame Nature (Mette et Marten) auraient leur place dans un équivalent nordique de "Plus belle la vie", tandis que Tom Stilton, le perso le plus charismatique, se trouve quasiment remisé au second rang.

Par ailleurs, divers personnages secondaires de la saison 1 passent faire un coucou brièvement, sans bénéficier forcément d'un arc narratif pertinent : le procédé apparaît sympathique mais artificiel.

En dépit de ces nombreux défauts, n'éxagérons rien, cette saison 2 reste regardable, mais s'apparente à un drama policier lambda, très orienté grand public, bien loin des fleurons de la télévison scandinave.