Véritable phénomène dans le monde entier depuis sa mise en ligne il y a 3 semaines, cette série a de quoi intriguer. Je n'envisageais pas de la regarder, à la base, craignant de découvrir un mix indigeste entre Battle Royale, Hunger Game et compagnie. Ben en fait, pas du tout ! Et pourtant, je me méfie toujours des séries qui font très vite le buzz...
C'est finalement une chronique qui m'a convaincue de lancer le pilote. Et si la moitié dudit épisode brosse le portrait du héros (le N°456, me demandez pas son prénom, j'ai pas retenu ^^), nous montre qu'il est un looser auquel on n'a pas du tout envie de s'attacher, ben la suite va nous réserver énormément de surprises et de twists !!!
La force de la série (même si sa thématique principale a déjà été archi analysée dans d'innombrables oeuvres) c'est, bien au-delà de l'aspect ludique, de révéler la vraie nature des gens. De ce que nous serions prêts à faire si nous nous retrouvions dans la merde comme tous ceux qui ont décidé, de leur plein gré, de participer à cette série d'épreuves inspirées de jeux d'enfance à première vue innocents... C'est l'occasion d'explorer en profondeur la psyché humaine, de s'attacher à des persos, d'en détester d'autres avant de comprendre ce qui a pu les rendre comme ça. C'est l'occasion de parler d'individualisme, de stratégie, de la place de l'entraide, de la camaraderie, de l'humanisme, de la bienveillance dans un contexte où il faut survivre/gagner ou mourir et être le seul survivant pour gagner tout cet argent ! Le voilà le fil rouge : l'argent ! Ce qu'il pousse à faire, et cela peu importe si on est blindé ou au contraire, on n'a rien.
Si les participants font partie de la fange de la société, le jeu est organisé de manière à ce qu'en apparence, tous soient égaux. Mais il y a l'autre côté, ceux qui organisent les jeux, toute cette ruche d'abeilles costumées de rose et portant ces étranges masques, ceux qui payent pour voir ça, se délectent du spectacle, sont pervertis, on vire dans le snuff movie.
Parce que oui, on devine le pitch très vite : malgré un règlement en 3 points très lisibles, on nous parle de joueurs éliminés. Et dès le premier épisode (dans sa 2e partie) avec le premier jeu "1 2 3 soleil !", on sombre dans l'horreur dès que le jeu commence... et on comprend le sens du mot 'éliminé" et ce qu'il va entraîner pour la suite. Et là, c'est carrément magistral !!! Et addictif ! Hyper malsain, glauque, choquant, tout ce que vous voulez mais en même temps, les humains ont toujours été ainsi. Après tout n'est pas noir; il y a des personnages qui apportent la lumière, qui sont bouleversants d'humanité, d'autres qu'on rêvent de découper en rondelles, d'autres encore qui font rire, qui attendrissent, bref, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une telle série ! On pourrait penser à un épisode de Black Mirror, effectivement.
Enfin, cette série possède une indéniable singularité, une photographie originale, des thèmes musicaux marquants (y en a un d'ailleurs qui refusent de quitter ma tête !!!), un casting vraiment efficace, une écriture plus que correcte (bon, j'ai quand même deviné pas mal de trucs bien en amont mais ça n'a pas gâché mon plaisir). On a l'impression d'une petite série sans prétention, sans vrais effets spéciaux (les décors, hallucinants, semblent réels), ce qui la rend plus immersive. Certains reprocheront des changements de rythme d'un épisode à l'autre, mais sur une saison qui compte 9 épisodes, on ne peut pas tout miser sur les 6 jeux présentés. Et justement, ces passages un peu plus "slow" sont nécessaires pour apporter de la profondeur au personnage.
En bref, je ne me suis pas ennuyée, j'ai adoré, coup de coeur et vu la dernière scène, j'espère vraiment que le créateur du show trouvera l'énergie d'écrire la suite car potentiel il y a ! Et que vu le carton mondial, Netflix ne va sûrement pas vouloir renoncer à sa poule sud-coréenne aux oeufs d'or !