La recette est bien préparée. Surprenant pour une série Netflix. C'est consensuel comme elles savent l'être, mais c'est tout de même mieux maitrisé qu'à l'accoutumée.
Mais pourquoi ça marche ? C'est la question que je me posais durant le visionnage. C'est multi-factoriel, ça c'est le propre de tous les succès et une façon faussement intelligente de répondre au cas. Comme si il suffisait de dire qu'il y a une bonne musique, une production propre et des personnages intéressants pour expliquer le carton. Non, il doit y avoir autre chose.
Cette chose, c'est son concept. Car, ce que la série fait de bien, d'autre le fond également. Alors que là, le concept du survival game sort un peu de l'ordinaire. Sans aller dans l'originalité non plus, Battle Royale (le film) et Hunger Games existent déjà, il est suffisamment rare pour attirer l'attention. Sans parler d'une bonne communication pour le mettre en avant et une façon de faire typiquement japonaise, principale inspiration culturelle de la Corée et où le genre est fortement présent. En y ajoutant le thème très actuel de la satire social, on obtient un cocktail explosif. Après évidemment on ajoute le reste ; l'identité forte au travers des visuels et la bande son.
Toutefois, l'intérêt d'une série réside dans ses personnages et ils ne sont pas en reste. C'est d'ailleurs agréable de ne pas avoir des flashbacks racontant la vie difficile de ces individus. Il sont suffisamment bien fait pour que la simple description de leur situation nous fasse comprendre les enjeux de leur présence. Le spectre d'écriture est d'ailleurs large, on va de personnages très manichéens à d'autre bien plus flous.
L'efficacité de l'histoire dépendra cependant de chacun. C'est rafraichissant par chez nous, mais n'importe quel lecteur de manga régulier reconnaitra aisément l'application simple d'une recette déjà usée dans tous les sens. On voit vite qui va mourir, à peu près à quel moment et ce que ça essaye de nous raconter.
D'ailleurs, cette satire sociale n'est qu'à moitié réussie. La série est assez juste quand aux conditions de vie des classes populaires, l'effet qu'elles ont sur leur personne et leurs actes ainsi que la détresse de ce qui les pousse à accepter de jouer à un tel jeu.
La représentation des riches élites par contre sonne comme un cliché affligeant. On se retrouve vraiment avec des gros bourgeois décadent, pervers, sans moral qui s'amusent de la mort d'autres gens et se vautrent dans l'oisiveté la plus vulgaire. Entendons nous bien, ce visage de la bourgeoisie existe réellement. Néanmoins, il s'agit d'un visage parmi d'autres et il parait bien naïf de se les imaginer seulement de cette façon. Les voir comme quelque chose de plus figuratif pourrait marcher, sauf que les prolétaire, eux, sont tout en sincérité et crédibilité.
Il ne faut donc pas s'emporter sur la pertinence du propos qui n'a rien de subversif. Il n'y a pas de remise en question concrète de ce qui amène à une situation pareille. Cependant, si ça peut toucher des gens via des questions sociales et un test de la valeur humaine. Alors pourquoi pas ?