Storiavoce
7.1
Storiavoce

Émission Web YouTube, Soundcloud (2016)

Toi aussi, apprends par toi-même à identifier une chaîne d’Histoire hautement problématique…

Allez, je vais être sympa…
Il se trouve qu’en tant que professionnel du milieu, on me demande souvent ce que je pense des chaînes YouTube qui traitent d’Histoire. Et comme je n’ai pas toujours le temps ni l’envie de toutes les voir (et surtout d’émettre un avis sur chacune d’entre elles), je vais être grand prince : je vais vous donner quelques petits conseils pour que vous puissiez vous faire, par vous-même, votre propre idée.
(Ne me remerciez pas…)


Pour ce faire, on va partir d’un exemple concret, la dernière chaine qu’on m’a recommandé ces derniers temps : « Storia Voce ».
« Storia Voce », c’est une web radio qui est diffusée sur Soundcloud et sur Youtube et qui existe depuis 2016.
En plus de quatre ans aujourd’hui (cette critique a été rédigée début novembre 2020) la chaîne a publié très exactement 300 vidéos dont la durée peut varier, de 20 minutes à plus d’une heure et demie, autant dire qu’on a affaire là à une chaîne qui abat un sacré contenu.
Et à la prétention quantitative semble se joindre une prétention qualitative puisque pour chaque épisode, un spécialiste de la question est invité, s’appuyant souvent sur l’ouvrage qu’il a rédigé sur la question.


Mais peut-on dire pour autant que cette chaîne est une « bonne » chaîne d’Histoire ?
Dit autrement, peut-on dire que cette chaîne est une bonne porte d’accès pour que nous puissions comprendre ce qu’est vraiment cette science et ce qu’elle a à nous apprendre sur notre réel ?
Pour ce faire, sachons d’abord nous poser les bonnes questions.
Qui a fait cette chaîne ?
Grâce à quelle compétence ?
Avec quelle méthode ?
Pour quel résultat ?


A première vue, la réponse à la première question semble ici rassurante.
Parce qu’en effet, à la tête de « Storia Voce », on retrouve Christophe Dickès, journaliste et historien. Et je tiens tout de suite à préciser : quand je dis historien c’est bien là au sens propre du terme : il ne s’agit pas d’un historien du dimanche mais bien d’un docteur en Histoire ; un individu qui a accompli un travail de recherche scientifique validé par un collège de spécialistes.
Présentes aussi pour le seconder dans l’animation de la chaîne : Mari-Gwenn Carichon, ancienne étudiante en Histoire à la Sorbonne et désormais journaliste, mais aussi Priscille de Lassus, journaliste et rédactrice en chef de la revue d’Histoire « Codex ».
Du beau monde pourrait-on légitimement se dire.
…Au moins du monde compétent.
Voilà qui répondrait pour le coup aussi à notre deuxième question, et là aussi de manière plutôt rassurante.


Quelle est la méthode employée désormais ?
Eh bien au fond elle est toute simple. Comme dit plus haut, on invite des spécialistes sur certaines questions et on les interroge sur le contenu de leur recherche, l’occasion d’avoir un florilège assez vaste et disparate de ce que l’Histoire a à nous apprendre…
…Enfin…
…Vaste et disparate…
A dire vrai, c’est sur ce point-là que, pour ma part, j’ai commencé à tiquer.
…Tout ça nous renvoie donc à la dernière des quatre question : « pour quel résultat ? »


Personnellement, je n’ai même pas eu besoin de lancer une seule vidéo de « Storia Voce » pour prendre conscience du type de chaîne auquel j’allais avoir à faire.
300 vidéos donc… Mais sur quels sujets ?
43 de ces vidéos sont consacrées de manière directe à la Bible, au christianisme ou à l’Eglise.
34 sont des récits de bataille ou de guerre.
81 racontent l’histoire des grands hommes ou de leurs écrits. Et je tiens à préciser tout de suite que parmi ces vidéos sur les grands hommes on en compte 15 qui parlent de monarques romains, 31 qui parlent de monarques européens de l’époque moderne ou d’un de leur conseiller, 11 qui parlent de près ou de loin Napoléon Ier, 5 qui parlent de personnalités religieuses (et je suis gentil j’ai ne compte pas les Richelieu, Mazarin et consorts que j’ai déjà comptabilisé parmi les conseillers royaux), deux croisés, ainsi que deux ou trois artistes ou penseurs de la Renaissance. Et quand bien même le XXe siècle est moins riche en rois fameux, cette chaine trouve malgré tout le moyen d’en débusquer. Ainsi Clemenceau sera-t-il étudié sous l’angle du conquérant, Poincaré présenté comme un « monarque sans couronne » (c’est carrément dans le titre) et Tardieu dont on nous dira qu’il se situe « entre Clemenceau, Poincaré et De Gaulle. »
Tout un programme…


Au final, aucune figure sociale. Et s’il faut chercher des figures de gauche on pourra toujours retenir qu’il y a une vidéo sur Lénine, une autre sur Saint-Just (quel visage de la gauche !) et pour tous les autres, il faudra se contenter d’une vidéo sobrement intitulée « les grandes figures de la Gauche. »
Pétain a lui tout seul dispose d’autant de vidéos à son sujet que toute la Gauche réunie.
Et si d’un côté on n’a pas jugé intéressant de faire une vidéo sur Baboeuf, Théroigne, Blanc, Blanqui, Jaurès, Marx, Proudhon, Makhno, Michel, Luxemburg ou Blum, d’un autre côté on a pris la peine d’en faire une sur… Philippe Seguin.
Soit.


Moi déjà, quand je vois ça, je commence à « deviner » un angle d’attaque particulier de l’Histoire. Un choix bien précis dans les sujets traités.
Alors vous allez peut-être me répondre tout de suite que moi aussi je choisis mes informations pour parler de cette « Storia Voce » puisque jusqu’à présent je n’ai parlé que d’à peu près 150 vidéos, ce qui en laisse donc pour le moment une bonne moitié sur le côté.
Certes, c’est vrai, mais rassurez-vous, on en reparlera très vite.
Pour le moment, cette surabondance de sujets sur la question religieuse, sur les grands hommes qui ont fait l’Histoire – grands hommes se révèlent être en très grande majorité des monarques chrétiens – moi ça me rappelle tout de suite un type de chaîne d’Histoire bien précis.
Ça me rappelle du Stéphane Bern.
Ça me rappelle du Franck Ferrand.
Ça me rappelle du Patrick Buisson.
Et quand je fais ce genre de rapprochement je ne pense pas forcément à faire un rapprochement sur la question du manque de connaissance ou de rigueur historique, oh ça non.
Quand je fais ce genre de rapprochement je pense plutôt à une façon de concevoir l’Histoire.
…Non pas une Histoire qui serait une science sociale partant à la recherche d’une vérité des faits en appliquant des protocoles stricts, mais plutôt une Histoire qui serait un roman national, c'est-à-dire un mythe collectif construit pour justifier un ordre social.
…Et donc ici pas de n'importe quel ordre en place puisqu'il s'agit d'exprimer celui fantasmé par les milieux monarchistes catholiques.


Alors vous allez peut-être me dire qu’en terrible hussard de la République que je suis, je vois sûrement le démon – ou plutôt le bigot – partout, et sûrement même là où il ne se trouve pas.
Après tout n’ai-je pas dit plus en amont que cette chaîne était le produit d’un historien et de deux journalistes spécialisées dans l’Histoire, gage d’une certaine qualité ?
Certes, je l’ai dit. Et si je l’ai dit c'était parce que c’était vrai. On ne peut pas retirer ça ni à Christophe Dickès, ni à Mari-Gwenn Carichon, ni à Priscille de Lassus.
Seulement voilà, il est peut-être aussi bon de préciser que Christophe Dickès a officié en tant que journaliste au « Figaro », à « Famille chrétienne » mais également sur la chaîne « KTOTV » ; que Mari-Gwenn Carichon a aussi officié sur « KTOTV » ainsi que dans le journal « Valeurs Actuelles » ; tandis que « Codex », le journal de Priscille de Lassus, est un journal spécialisé sur l’Histoire du christianisme.


Alors – oui encore – on peut être tout à fait chrétien, travailler pour « Valeurs Actuelles », et malgré tout faire un travail objectif, fiable, documenté, non faussé.
Oui. On peut.
Et je ne vais pas vous mentir, sur les 300 vidéos, ça m’est arrivé de tomber sur quelques unes qui tenaient la route (on en reparlera aussi de ça.)
Seulement le problème, c’est qu’à côté de ça, la très grande majorité du temps, ce qu’on rencontre sur cette chaîne c’est surtout une plâtrée de biais propres au roman national monarcho-catholique français, et pas qu’un peu.
Vous ne voulez pas me croire sur parole ? Vous voulez des preuves ?
Eh bien soit ! Apprenons ensemble à débusquer les chaînes monarcho-catholiques.


Pour ce faire, il faut connaître les quelques marottes des historiens catholiques.
Il y a déjà les signes que je vous ai évoqués plus haut. L’historien catholique est un chroniqueur ; un exégète ; un nouvel évangile.
Il aime dresser des statues aux hommes vertueux.
Donc dans un premier temps, dans l’Histoire des monarchistes catholiques, on va avoir un intérêt très marqué pour les grands hommes, les monarques, les figures d’ordre.
Pour un monarchiste catholique les sociétés sont faites par les grands hommes, qu’ils soient messie ou roi de droit divin. Ils guident et érigent.
Les peuples ne font que suivre. Ils ne produisent rien. Ils n’ont pas de culture sinon celle des maîtres.
Ils n’ont pas d’Histoire non plus.
Sur ce plan là, les historiens monarchistes catholiques s'accordent d'ailleurs pas mal avec les historiens de la droite bourgeoise.


Alors pourtant – malgré tout c’est vrai – sur cette chaîne il arrive parfois qu’on retrouve des épisodes qui parlent des masses, qui parlent de culture.
Seulement voilà, la plupart du temps, le titre cache souvent la réalité du contenu qui se cache derrière lui.
Par exemple vous pensiez que la vidéo intitulée « Femmes dans l’Histoire » allait vous faire une Histoire des femmes en compagnie de l’historienne Michelle Perrot ? …Que vous êtes bien naïfs ! Sitôt lance-t-on la vidéo qu’on nous explique que le podcast va en fait traiter la question de la femme au travers de deux figures, d’abord celle de la sainte au travers de l’exemple de Sainte-Marthe de Béthanie, puis de celle de la mère au travers de la figure de Diane de Poitiers.
Pas d’Histoire des femmes donc, mais juste une histoire de deux femmes : une religieuse et une noble. Deux exemples très réprésentatifs de l’ensemble du genre féminin, vous en conviendrez…
Même saucée également concernant la vidéo « la vie quotidienne des femmes dans la Rome antique ».
Ce que c’est qu’être une femme à cette époque là importe peu à l’historienne mobilisée pour l’occasion puisqu’en effet, l’ouvrage à partir duquel elle va construire son exposé s’intitule « Les grands hommes et leur mère ».
En à peine deux minutes, l’auteure ne cache d’ailleurs rien de son intention : il ne s’agit pas d’étudier les femmes pour leur vécu, mais d’étudier les mythes représentant des femmes afin d’identifier quelles sont « les qualités personnelles que les Romains espéraient retrouver chez les femmes [et qui] achevaient de créer un idéal féminin. »
Je ne dis pas que c’est inintéressant – loin de là – mais disons que le sujet annoncé à quand même été déplacé vers un centre d’intérêt bien spécifique tout de même…


Parmi les autres marottes à débusquer, il y a aussi les sujets qui fâchent.
Moi, par exemple, quand j’ai vu qu’il y avait quinze vidéos sur la Révolution française (hors Napoléon, Louis XVI et Marie-Antoinette) je me suis dit que j’allais vite trouver mon bonheur.
J’ai cherché une vidéo sur la Vendée. Et pas loupé, j’en ai trouvé une parmi les premières produites.
J’ai lancé et j’ai attendu. J’ai attendu le moment où on allait parler de génocide vendéen.
Eh bah je n’ai pas attendu longtemps parce que la vidéo commence carrément par ça !
D’ailleurs, pour l’occasion, Christophe Dickès ne nous a pas ramené d’historien, mais un diplomate, Jacques Villemain, qui, au regard du droit international actuel, va chercher à nous démontrer par « a+b » que la Guerre de Vendée s’est bien transformée en génocide.
Oui oui, vous avez bien entendu. Un historien du dimanche qui entend juger un fait de guerre du XVIIIe siècle au regard non pas de concepts historiques, mais au regard du droit. Et pas le droit de l’époque hein ! Le droit d’aujourd’hui…
Vous le sentez bien le biais ?
Et surtout vous le sentez bien le temps perdu à écouter cette argumentation ?


Surtout que du temps on peut en prendre à découvrir les autres pépites que cette chaîne nous offre sur cette révolution !
Parmi mes préférées je vous conseille Jean-Christian Petitfils qui, dans sa vidéo intitulée « Bastille, mythe et réalité », va quand-même réussir à nous parler pendant presque trois-quarts d’heure du fort, de ses chambres, de ses pensionnaires, mais sans jamais vraiment aborder sa chute !
Et quand on le questionne dessus en fin de vidéo (parce que bon, quand même !) il ose répondre : « la Bastille aurait pu tenir. Mais assez étrangement à chaque fois qu’elle a été assiégée elle s’est rendue. […] C’est un château fantôme qui ne se défend pas. »
OK… Donc la Bastille est tombée toute seule quoi…
Visiblement le fait que des troupes royales – les Gardes-françaises – se soient retournées contre le roi et aient mis en batterie leurs canons face au fort n’a pas été un élément digne d’être relevé par Jean-Christian Petitfils…
…mais par contre, le mobilier des chambres, si !


Et puis histoire de finir en beauté avec cette révolution, je vous conseille cette vidéo intitulée « une histoire incorrecte de la Révolution française ».
Celle-ci, rien qu'avec son titre, elle vend du rêve.
Là encore, parmi tous les éminents spécialistes de la question, qui ramène-t-on ?
Jean-Clément Martin ? Marc Belissa ? Hervé Leuwers ? Jean-Pierre Jessenne ? ...C'est-à-dire l'une des grandes références sur la question ?
Bien sûr que non ! On ramène Claude Quétel, certes chercheur au CRNS, mais certainement pas spécialiste de la Révolution française. A dire vrai, dans les faits, Claude Quétel c’est un essayiste touche-à-tout (mais qui touche surtout aux questions monarchiques, tiens donc…) et qui a pour particularité de tenir des propos magiques tant il parvient à faire tomber le masque en même pas cinq minutes !
Au tout début, le brave Claude cherche à faire bon effet en disant : « Je suis un évènementialiste. Je ne veux pas triturer les évènements, les analyser, les excuser, les expliquer. […] J’ai repris de A à Z les évènements de la Révolution française. Je ne fais pas une histoire de la Révolution française. Je fais un récit. »
Alors soit. Pas d’analyse. Pas d’explication. Le gars reconnait donc qu’il ne va pas faire de « l’Histoire » mais du simple « récit ».
Sur une chaîne d’Histoire c’est un peu ballot mais bon, au moins il n’y aura pas de volonté d’ « excuser », donc on peut supposer qu’il n’y aura pas non plus de volonté de « juger », bref de s’en tenir à de l’évènementiel comme annoncé.
Donc pourquoi pas. Ça peut donc encore avoir un intérêt…
…Sauf que moins de cinq minutes plus tard, Claude Quétel va se lâcher soudainement en déclarant que la Révolution est « un épisode exécrable de bout en bout », précisant même : « mon livre démolit un peu aussi la thèse de Furet [historien spécialiste de la Révolution française au cours des années 1970, adepte d’une vision pourtant assez droitiste de l’évènement]. Furet veut voir une bonne et une mauvaise Révolution. La première, la Révolution des droits de l’Homme et puis une mauvaise qu’il appelle le dérapage ; la Révolution [qui] dérape vers la Terreur… Pour moi il y a un dérapage dès les premiers jours de la Révolution. […] Moi je rejette l’évènement en bloc. Un bloc qu’on peut rejeter non pas en tant qu’évènement, mais en tant qu’évènement positif. »
Exécrable. Positif. Négatif. Rejet personnel…
…Eh bien… Elle est belle la posture du scientifique.


Alors ce qui est bien évidemment assez pathétique sur cette chaîne, c’est que, des exemples comme ça, on en a à foison.
Pour le plaisir je vais juste citer Patrick Buisson qui, dans la vidéo intitulée « De quoi la Droite est-elle le nom ? », arrive à nous dire dans la même phrase que d’un côté, en France, il y a eu pendant les dix-neuf premiers siècles de notre ère « une culture et des mœurs qui constituent quelque chose de relativement homogène » tout en précisant de l’autre côté – et dans la foulée – qu’il « y a [malgré tout] des diversités provinciales, beaucoup même. Un Breton n’est pas un Occitan. Un Auvergnat n’est pas un Alsacien. »
Des exemples comme ça, j’en ai quand même chopés une petite flopée, sur des sujets assez variés, et alors même que je n’ai dû voir qu’un bon sixième (et en travers) des vidéos postées sur cette chaîne.
J’aurais pu vous faire un petit florilège de tous ces biais, vues de l’esprit, affirmations qui trahissent la réalité du manque de rigueur de cette émission, mais je ne vais pas charger la mule inutilement, d’une part parce que ce serait indigeste, et d’autre part parce qu’au fond, ce n’est pas vraiment ce qui me dérange le plus avec cette chaîne.


Parce que oui, moi ce qui me gonfle vraiment avec cette chaîne, c’est qu’au milieu de cette abominable mélasse qui sombre assez régulièrement dans la propagande qui réécrit l’Histoire politique et militaire d'un côté et de l’autre ces récits sans recul d’exégètes nous narrant les nombreux mythes et ouvrages d’auteurs antiques et médiévaux, il peut y avoir quelques podcasts qui tiennent la route.
Oui, je l’avais déjà dit plus haut mais je le redis parce que je le pense : quelques épisodes de cette chaîne tiennent la route.
Et moi, ça franchement, ça me fait rager.
Rendre hommage à Philippe Ariès par exemple – un historien qui ne l'a pas été au sens académique du terme mais qui su produire malgré tout quelques ouvrages majeurs et d'une grande rigueur – ça, pour le coup, je trouve que c'est vraiment chouette.
Car oui, Philippe Ariès ça reste une grande figure de l’historiographie ; une figure qui mérite d’être connue.
De même, donner la parole à Michel Winock, quand bien même il fait effectivement partie de ces historiens « Storiavoce-compatible », ça reste donner la parole à un historien de premier plan. Et ça, ça s’écoute.
Et puis enfin, pour l’une des rares fois où la chaîne se risque à aborder la question de la Gauche, ça peut lui arriver de dire des choses intéressantes et pertinentes, comme ce fut le cas dans le podcast avec Jean-Pierre Le Goff qui se demande « De quoi la Gauche est-elle le nom ? »
Dans cet épisode, on sait être synthétique, on sait appeler un chat un chat, on argumente les points de vue…
On peut contester les interprétations faites mais au moins ça ne nous enfume pas.
Alors bien sûr, on comprend très vite que si Jean-Pierre Le Goff a la parole sur cette chaîne c’est aussi et surtout parce qu’il démonte la Gauche, mais bon au moins c’est là.
En tout cas ça vaut bien mieux que les dérapages fumeux de Buisson quand on lui demande « De quoi la Droite est-elle le nom ? »


En gros, sur cette chaîne, pour peu qu’on ne parle pas de monarques, de nobles, de bourgeois, de guerre, de religion, de régime totalitaire, de révolution – bref de politique – on peut avoir espoir de trouver une vidéo honnête, critique et documentée.
Moi par exemple, j’avoue que cette trilogie sur les tribus kalinagos des petites Antilles, elle m’a bien plu. On sent qu’on a un historien qui parle sans œillère. On sent qu’on n’a pas affaire à un Jean-Christian Petitfils quoi…
Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je ne mets pas 1/10 à cette chaîne.
D’habitude, chez moi, les entreprises malhonnêtes qui font passer des postures partiales et biaisées pour des postures scientifiques, ça ne vaut pas plus de 1.
…Seulement voilà, juste pour les Ariès, Le Goff et quelques Kalinagos, je me dois bien de reconnaître malgré tout qu’il y a une légère plus-value d’apportée ici par « Storia Voce » et qui ne se retrouve pas forcément ailleurs dans les récits d’Histoire que nous produit d’habitude la « cathosphère ».


Alors voilà.
Maintenant vous savez.
Maintenant vous avez la méthode.
Ne vous reste plus qu’à pratiquer…
…Et à moi de retourner vers des chaînes plus stimulantes. ;-)

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le 7 nov. 2020

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